Paris déconseille les déplacements le long du sud de la frontière marocaine avec l’Algérie

Dans sa rubrique «Conseils aux voyageurs» mise à jour quotidiennement, le ministère français des Affaires étrangères vient d’inscrire une partie du Maroc comme zone à risque, chose qui semble ne pas plaire à Rabat. En effet, le Quai d’Orsay note que «la situation politique et sécuritaire permet l'organisation de voyages professionnels et touristiques au Maroc, à condition de faire preuve de vigilance, notamment lors des déplacements le long du sud de la frontière avec l’Algérie». La note ne précise pas la nature des risques auxquels les ressortissants français sont potentiellement exposés dans cette zone, ni pourquoi avoir spécifiquement désigné cette zone du sud de la frontière avec l’Algérie. Or, les plus grandes menaces viennent plus souvent des pays du Sahel avec lesquels le royaume du Maroc a des frontières communes, à savoir notamment la Mauritanie limitrophe avec le Mali, pays en proie à la guerre depuis deux ans. Le gouvernement marocain avait déjà vivement protesté contre l’inscription du Maroc sur la liste de pays portée à quarante suite à l’assassinat d’un alpiniste en Algérie, le 24 septembre dernier. Les Marocains se sont empressés de considérer ce conseil «à la plus grande vigilance» dans leur pays comme une tentative délibérée de ternir la réputation touristique de leur pays, en le mettant sur le compte des tensions qui caractérisent les relations diplomatiques entre Paris et Rabat depuis quelques mois. Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, était même allé jusqu’à demander à la France de réparer une «injustice» et avait jugé «totalement incompréhensible» de la part du ministère français des Affaires étrangères, arguant du fait que la liste ne comprenait que des pays du Sud et que son pays n’a pas connu d’attentats terroristes depuis des années. Dans son explication, la note du Quai d’Orsay publiée sur son site internet indique, en effet, que «la menace d’attentat et d’enlèvement visant des Occidentaux demeure élevée dans la zone sahélienne mais aussi dans les pays limitrophes. Aucune zone ne peut désormais être considérée comme totalement sûre». Et d’avertir : «Les ressortissants français qui se trouveraient dans ces zones doivent savoir que leur sécurité et leur vie sont explicitement et directement menacées. En particulier pour les touristes, aucune personne, aucun groupe, aucune organisation ne peut prétendre garantir leur sécurité.» Des mises en garde qui font si peur aux dirigeants marocains qui craignent des conséquences néfastes pour l’activité touristique qui reste la première source de revenus du pays.
R. Mahmoudi
 

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