Les enseignants de tamazight dénoncent des entraves en France

Des enseignants de tamazight en France dénoncent dans un communiqué la politique d’exclusion de cette langue qui contraste avec les engagements des autorités à promouvoir ce patrimoine linguistique. Les avancées enregistrées jusque-là par la cause berbère auraient été, selon eux, balayées d’un revers de la main par les agissements du premier responsable de l'ELCO (Enseignement des langues et cultures d’origine), Noureddine Toualbi, un service relevant de l’ambassade d’Algérie en France, et censé dispenser des cours de langue maternelle aux enfants, mais aussi aux adultes, issus de l’immigration algérienne en France. Selon ces enseignants, ce service fait la part belle à l’enseignement de l’arabe dont les cours sont dispensés depuis 1981 au détriment de la langue amazighe qui est marginalisée. Noureddine Toualbi aurait tout bonnement décidé d’arrêter les cours de tamazight qui avaient lieu dans les locaux du Centre culturel algérien depuis 15 ans. Tout est vraisemblablement fait pour effacer toute trace de cet enseignement. Les salles de cours auraient été fermées et le matériel utilisé par le corps enseignant aurait été entreposé dans les couloirs. Les frondeurs dénoncent les tentatives de licenciement qui ont visé les enseignants qui se sont tournés vers la justice française pour faire valoir leurs droits. Ils déplorent, entre autres, les contrats de travail «illicites au vu de la loi française, et des versements de salaires sans payement de charges sociales». «Tout ceci nous amène à nous interroger sur les vraies raisons de la nomination de Noureddine Toualbi à la tête de l'ELCO, lui qui a été si souvent récompensé pour sa contribution au rayonnement de la langue et de la culture arabes», souligne le communiqué. Ce document relève qu’il y a pas moins de «450 professeurs d’arabe et 15 malheureux professeurs de tamazight, alors que les berbérophones représentent 70% de la population algérienne en France». Ils réclament l’application des textes de loi qui garantissent «aux Amazighs algériens le droit d'étudier et de parler leur langue maternelle». Ils citent dans un extrait du préambule à la loi du 23 janvier 2008 n° 08-04 portant loi d'orientation sur l'éducation nationale qui met en lumière la nécessité d’«affermir et de promouvoir la dimension amazighe dans tous ses éléments constitutifs (langue, culture, profondeur historique et anthropologique) dans le cursus éducatif, de la mettre en place progressivement, en dotant l’enseignement de la langue nationale amazighe de moyens didactiques et pédagogiques appropriés ainsi que de moyens pour la recherche».
Rafik Meddour

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