Débat autour des «dangers» qui guettent l’Algérie

«Les dangers qui guettent l'Algérie». Tel est le thème de l’émission spéciale «Les trublions de l'info» consacrée à l’Algérie par la chaîne de télévision OummaTV. Le programme qui a traité d’un certain nombre de sujets en rapport avec l’actualité du pays a vite bifurqué sur les graves dangers qui guettent justement le pays, à commencer par la baisse continue du prix du pétrole. En effet, un des invités de l’émission, Hassan Zenati, journaliste bien connu qui a été durant plusieurs années chef du bureau AFP à Alger, n’est pas allé par trente-six chemins pour asséner que la baisse des cours du pétrole «affectera immanquablement» l’économie algérienne, basée, dit-il, «essentiellement sur les rentrées pétrolières». Pour les invités de l’émission, Hassan Zenati, donc, et Naoufel Brahimi El-Mili, consultant international, spécialiste de l'Algérie et auteur du livre Le Printemps arabe : une manipulation ?, les dangers qui guettent le pays sont surtout d’ordre économique. Hassan Zenati met en avant certains chiffres éloquents de cette dépendance structurelle de l’économie algérienne des cours des hydrocarbures, indiquant précisément que les ventes de pétrole et de gaz constituent 93% des ressources extérieures de l’Algérie et 65% de la fiscalité. «Le tout est de savoir comment on va gérer ça», s’interroge Naoufel Brahimi El Mili qui remet en cause la politique énergétique de l’Algérie qui commence à accorder une place importante au gaz de schiste. Et c’est là que le consultant international critique de manière ouverte les accords passés entre l’Algérie et la France en matière d’exploration et d’exploitation du gaz de schiste. Un accord que Naoufel Brahimi El-Mili qualifie de «gagnant-perdant par excellence» pour l’Algérie. «La France va vendre son process en Algérie pour l’exploitation du gaz de schiste, et celui-ci a un coût d’extraction et d’exploitation qui se situe actuellement entre 60 et 70 dollars le baril. En Algérie, le prix sera supérieur, car les Etats-Unis ont atteint une courbe d’expérience qui lui permet de vendre moins cher», explique-t-il, en exprimant des doutes quant à la rentabilité de la branche. Il estime, à ce propos, que «l’Algérie va investir à perte». Pourquoi ? «L’arrivée du gaz de schiste entraînera une baisse des prix du pétrole», assène-t-il, «sans parler, ajoute-t-il, des incidences sur l’environnement». Par conséquent, affirme-t-il, «la France va être gagnante parce qu’elle va avoir de l’énergie pas chère et des contrats pour l’exploitation du gaz de schiste».
Amine Sadek
 

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