Accidents de plus en plus récurrents sur les voies ferrées : que se passe-t-il à la SNTF ?
La série noire continue pour la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF). Après le déraillement d’un train le 5 novembre dernier à Hussein Dey qui s’est soldé par un mort et 84 blessés, un nouveau drame s’est produit aujourd’hui près de la gare de Birtouta, à Alger. Il s’agit d’un train qui a violemment percuté deux véhicules légers, déchiquetant l’un d’eux et causant la mort de son conducteur. Les causes de cet accident ne sont pas encore connues. Comme celui de novembre dernier. Entre l’excès de vitesse, le non-respect des consignes de sécurité par le conducteur du train et le défaut de signalisation, plusieurs thèses circulent et alimentent les rumeurs les plus folles. Mesurant la gravité de la situation, le directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah, est vite monté au créneau pour dénoncer le système de sécurité et de signalisation obsolète, appelant ainsi les pouvoirs publics à investir dans sa modernisation. Le premier responsable de la SNTF sait visiblement de quoi il parle. Et ce défi en matière de sécurisation des voies ferrées a été à maintes fois dénoncé par les conducteurs de train et leur syndicat, qui a d’ailleurs organisé des piquets de grève pour attirer l’attention de la direction générale mais aussi celle du ministère des Transports. Le 19 novembre dernier, les conducteurs et les mécaniciens ont observé une journée de grève, réclamant le «changement immédiat de la signalisation» qui ne répondait plus aux normes de sécurité en vigueur. Le DG de la SNTF s’est montré compréhensif et s’est engagé à transmettre la doléance des travailleurs à la tutelle. Malgré ces alertes, rien n’a été fait. Pourtant, le problème perdure depuis quelques années. Les travailleurs ont déclenché un mouvement de grève en 2012 pour exiger, entre autres, la sécurisation des lignes ferroviaires pour mettre un terme aux agressions récurrentes que subissent les travailleurs dans le cadre de l’accomplissement de leur travail et la modernisation du système de signalisation. Amar Ghoul va-t-il agir cette fois-ci pour combler ce déficit sécuritaire qui coûte la vie à des Algériens ? Va-t-il s’atteler sérieusement sur les problèmes soulevés par les travailleurs et les responsables de la SNTF pour arrêter la série noire ? Le temps nous le dira.
Rafik Meddour