Routes et champs gaziers bloqués : des manifestations contre le gaz de schiste à In Salah

Les habitants d’In Salah, dans la wilaya de Tamanrasset, se soulèvent contre le lancement effectif de l’exploration du gaz de schiste, avec l’inauguration la semaine dernière du premier puits. Plusieurs dizaines de personnes sont sorties ces derniers jours pour exprimer fortement leur opposition à l’exploitation de ce gaz très polluant et dangereux pour la nappe phréatique. Certains d’entre eux ont bloqué plusieurs routes, notamment la RN01 ainsi que l’accès au plus grand champ gazier du pays, le fameux PK 35. Munis de banderoles et de pancartes, ces manifestants réclament purement et simplement un moratoire sur l’exploitation de ce gaz, interdit dans de nombreux pays au monde. «Non au gaz de la mort», «Non à l’extermination du Sud algérien», «Oui aux énergies propres», «Oui au solaire et au thermique» sont autant de slogans brandis par les manifestants qui affichent leur détermination à poursuivre pacifiquement leur combat pour la protection de leur région. Ces manifestants se sont réunis devant la daïra d’In Salah pendant trois heures. Ils ont dénoncé vivement le refus du ministre de l’Energie, en visite la semaine dernière dans la région, de les écouter et de tenir compte de leurs préoccupations d’ordre environnemental. Ils estiment qu’In Salah reste sous-développée malgré les richesses de son sous-sol. «On pompe le gaz à In Salah, et il s'en va à l'étranger. On pompe l'eau à In Salah, et elle va vers Tamanrasset. On pompe l'électricité à In Salah, et elle va vers les autres wilayas. Le pire, c'est que lorsque la demande est trop forte, les délestages ont lieu à In Salah qui subit pourtant les températures les plus élevées du pays», fulminent-ils, regrettant ainsi que «les citoyens meurent des effets de la chaleur, et tous les étés ce scénario se reproduit au vu et au su des autorités». Certains députés ont exprimé leur solidarité avec les manifestants. C’est le cas de Bellamine Mohamed du Front national pour la justice sociale qui a pris position contre la décision du gouvernement d’entamer l’exploitation réelle du gaz de schiste, alors que sa commercialisation a été initialement fixée pour 2022.
Rafik Meddour

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