Gaïd-Salah : «Nous sommes contre toute forme d’intervention en Libye»

Le vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd-Salah, a clairement exprimé le refus de l’Algérie de toute intervention militaire en Libye. Lors de la réunion du Conseil des chefs d'état-major de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger, aujourd’hui au siège du commandement de la VIe Région militaire à Tamanrasset, sous sa présidence, le général de corps d'Armée a réaffirmé la poursuite des efforts de l’Algérie pour l’élaboration d’un projet de médiation pour l’instauration d’un dialogue global en Libye, accepté par l’ensemble des courants sur la scène libyenne. Le chef de l’état-major de l’ANP a insisté sur le «non-recours à la violence, et loin de toute forme d’intervention dans les affaires intérieures de ce pays». Ses propos sonnent ainsi comme une réponse aux dirigeants français qui attendent le «feu vert» de l’Algérie pour une intervention militaire aérienne en Libye. Des sources diplomatiques françaises, proches du ministre de la Défense, Jean Yves Le Drian, citées la semaine dernière par Le Parisien, avaient fait état de «la réticence de l’Algérie» quant à une telle option militaire qui risque d’exacerber la situation dans un pays déjà plongé dans le chaos trois ans après l’intervention de l’OTAN qui a fait tomber le régime du colonel Mouamar El-Kadhafi. Pour le chef d’état-major de l’ANP, les développements enregistrés sur la scène régionale «induisent impérativement une adaptation de l’action commune, en apportant les réajustements nécessaires aux textes régissant la coopération entre les pays de la région». «Les nouvelles missions planifiées pour le CEMOC s’inscrivent, à notre sens, en droite ligne du principe de prise en charge de la lutte contre le terrorisme par chaque pays, en s’appuyant en premier lieu sur ses capacités propres afin de pouvoir intervenir en toute latitude et dans la sérénité sur son territoire», a-t-il affirmé. «Un principe dont nous avons convenu et qui consacre le CEMOC comme instance de coopération à caractère purement opérationnel», a souligné le général de corps d'Armée Gaïd-Salah. «Nous exprimons notre attachement total à ce cadre de coopération dans le cadre duquel nous exprimons, en toute liberté et dans la sérénité, notre point de vue et analyse sur les questions sécuritaires concernant notre région», a conclu le vice-ministre de la Défense, ajoutant que «l’ANP reste engagée dans la lutte contre le terrorisme et la coopération avec les voisins, seul moyen pour mettre fin à ce fléau».
R. Meddour
 

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