Campagne politique contre le halal en France sur la base de faux arguments sanitaires

L’islamophobie bat son plein en France et prend des formes de plus en plus structurées, nonobstant tous les discours officiels mettant en garde contre «les risques d’amalgame» qui ont pris des proportions alarmantes au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo du 7 janvier dernier. Ce déchaînement a été l’occasion pour tous les mouvements ou associations antimusulmans de relancer leur campagne d’hostilité et de la porter au plus haut niveau de décision en France. C’est le cas de l’association nommée Vigilance Halal qui se prépare depuis quelque temps à mener campagne auprès des candidats aux élections départementales, qui auront lieu à partir du 22 mars prochain, pour leur proposer ce que le président de cette association, Alain de Peretti, appelle «une mission de salut public». Dans un appel lancé à travers les médias, le président de cette association, qui se dit soucieux de la santé publique des Français, dit vouloir interpeller les futurs conseillers généraux et jauger leurs intentions sur une éventuelle interdiction de la viande halal dans les cantines scolaires, en prétextant les risques sanitaires et sécuritaires sur les enfants et le non-respect de la laïcité dans les établissements scolaires. L’association compte donc envoyer des questionnaires à tous les différents candidats en les sommant de «prendre position» sur cette question et de répondre dans «les plus brefs délais». Dans la note adressée aux candidats à l’élection départementale de mars prochain, le président de l’association leur demande explicitement de «prendre des décisions» concernant les cantines scolaires, en donnant une description des plus alarmantes sur les risques sanitaires que comporterait la consommation de la viande halal. Il prétend que toute la chaîne industrielle, qui va de l’élevage «concentrationnaire» des bêtes de boucherie, à leur transport «en masse», jusqu’à leur abattage «sans anesthésie», favorise les contaminations, en citant les types de microbes et de maladies qu’ils peuvent engendrer (vache folle et tremblante du mouton, chez l’homme, maladie de Creutzfeldt-Jacob, etc.). Par ailleurs, le président de Vigilance Halal estime que les circuits de financement de cette industrie sont «contraires aux principes de la laïcité», arguant du fait que les décisions seraient «consenties par dérogation pour des groupes de demandeurs spécifiés», mais tout en avouant que celle-ci fournit désormais plus de 60% de la viande consommée en France. Ce qui est une contradiction, puisque les musulmans de France – potentiellement demandeurs ou consommateurs de la viande halal – sont loin d’être majoritaires dans ce pays.
R. Mahmoudi
 

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