La sagesse d’In Salah
Par Kamel Moulfi – Le pire tellement craint par les Algériens – et espéré, sans doute, par ceux qui ne nous veulent pas du bien – a été évité à In Salah. Les affrontements entre les manifestations qui contestent l’exploration du gaz de schiste dans leur région et les forces de l’ordre ont été violents, mais, heureusement, n’ont pas dégénéré. Les informations font état du rôle déterminant des autorités sécuritaires locales dans le retour au calme souhaité par les représentants du mouvement populaire de contestation, résolus à conserver à leur action son caractère pacifique. Ils ont largement prouvé que leur but n’est ni la déstabilisation de la région ni une quelconque atteinte à l’unité nationale. Ils veulent tout simplement que le puits qui a été foré dans leur voisinage, sans leur demander leur avis, soit fermé. La réaction officielle, par le biais du communiqué du ministère de l’Intérieur, appelle à l’apaisement et admet que seul le dialogue est en mesure d’aboutir à «un consensus autour de la question». Il n’y aura pas d’escalade de la violence à In Salah, personne ne le désire. On peut faire confiance à la population locale qui est connue pour sa sagesse et pour son patriotisme. Il reste au pouvoir à prendre en compte sa détermination à obtenir la fermeture du puits qui est à l’origine d’un mouvement de protestation qui s’est installé dans la durée et semble insensible à l’usure du temps. Les responsables du ministère de l’Energie et les experts qui travaillent pour leur compte doivent comprendre qu’il ne s’agit plus d’un problème de communication ou d’explication, mais d’un refus de toute activité liée au gaz de schiste, qu’elle soit exploration ou exploitation. Les débats publics où les représentants des protestataires ont pu s’exprimer et faire connaître leurs points de vue ont montré que ces derniers en savent autant que les experts qui font la promotion du gaz de schiste. Ils ne sont pas ignorants et encore moins «manipulés». Il faut en tenir compte dans la recherche de la solution consensuelle à ce problème épineux.
K. M.
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