Bouteflika appelle l’opposition à «renforcer le front intérieur»

Le président Abdelaziz Bouteflika ne semble pas sous-estimer le danger qui guette l’Algérie. Dans un discours écrit, lu en son nom par la ministre de la Solidarité à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le chef de l’Etat appelle à renforcer «le front intérieur au bénéfice exclusif de la nation pour faire face à toute tentative de déstabilisation». Le président de la République insiste sur ce point qu’il considère comme primordial pour l’avenir du pays. «Ceci relève, bien entendu, de la responsabilité de l'Etat, mais aussi de toutes les forces politiques et de chacune des citoyennes et de chacun des citoyens auxquels il incombe de redoubler de vigilance dans le contexte fortement agité où vit la région aux plans politique, économique et social», précise-t-il. Une telle exigence impose, selon lui, l’implication de tout le monde. «Il faut transcender les divergences, les convictions et les positions des uns et des autres, car la conjonction exige de placer les intérêts supérieurs du pays au-dessus de toute autre considération», martèle-t-il en s’adressant implicitement aux partis de l’opposition, déjà accusés par de hauts responsables au gouvernement de jouer avec la stabilité du pays. Le chef de l’Etat exhorte le gouvernement à poursuivre «dans la sérénité» les réformes engagées, «dans le respect des lois de la République». «Ces réformes seront ainsi mises en œuvre avec détermination, dans tous les domaines, dans le cadre d'une approche qui privilégie le débat, la concertation et le dialogue entre les partenaires concernés et qui exclut toute tendance à l'invective, à l'offense et à la violence», soutient-il, assurant que «ni les préoccupations liées aux difficultés du moment à nos frontières ni l'inclination récurrente à des dérapages malvenus (…) n'inhiberont notre attachement à la prise en charge de notre responsabilité et à notre action de continuer à enraciner avec persévérance une vraie culture démocratique qui implique tolérance et respect de l'avis de l'autre». Le premier magistrat du pays maintient ainsi le cap afin de «garantir l'exercice de la liberté d'opinion». Un exercice qu’il conditionne néanmoins par le sens de responsabilité, en favorisant «la participation de tous au débat sur les questions d'intérêt national dans un climat serein et apaisé». Mais aussi, insiste-t-il encore, œuvrer à renforcer l'écoute et la disponibilité des pouvoirs publics afin de «satisfaire au mieux les besoins essentiels» des Algériens et «leurs aspirations à la quiétude».
Sonia Baker

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