Hanoune : «Le Code de la famille est un dispositif moyenâgeux»

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a descendu en flammes le Code de la famille qu’elle qualifie d’un dispositif moyenâgeux. Dans une conférence de presse animée aujourd’hui au siège de son parti, Louisa Hanoune a affirmé qu’une révision de ce texte n’apportera rien de plus à la femme algérienne. «Les acquis de la femme algérienne ont été le fruit de luttes. Ils ne sont pas l’œuvre d’un homme ou le cadeau politique d’un autre», a-t-elle martelé, considérant que la réforme qu’a connue le Code de la famille en 2005 était insignifiante et d’aucune utilité pour la femme qui subit toujours, selon elle, l’oppression de l’homme. Mme Hanoune, très engagée pour l’émancipation de la femme, se montre ainsi pessimiste quant à la révision annoncée le 8 mars dernier par le chef de l’Etat. Pour elle, cette réforme ne serait pas meilleure que l'autre. Au contraire. Elle craint qu’elle consacre davantage d’oppression en supprimant le petit droit au divorce appelé khol’. Louisa Hanoune, qui exige l’abrogation du Code de la famille, considère que ce texte «rétrograde» est en contradiction avec l’article 29 de la Constitution, décrétant l’égalité entre les deux sexes. Elle considère que le Président a pris cette décision sous l’influence de certains milieux, qu’elle ne cite pas, affirmant que le khol’ n’est nullement le problème de la femme. Pour Louisa Hanoune, qui a déjà accusé le président Bouteflika de n’avoir pas tenu ses engagements, le rachat de la femme de sa liberté «est une honte», mais dire que la femme l’utilise abusivement est encore pire. Car, malgré tout, c’est la seule solution qui est ouverte à la femme qui souffre toujours d’inégalité en matière de mariage et de divorce. Pour elle, toutes les mesures prises ces dernières années en faveur de la femme sont sans incidence sur sa vie quotidienne. La femme algérienne, affirme-t-elle, subit le diktat de l’homme et reste considérée comme une infra-citoyenne. Mme Hanoune applaudit néanmoins l’adoption de la loi relative à la lutte contre les violences que subissent les femmes. Cela même si elle relève de nombreuses failles comme l’arrêt des poursuites judiciaires contre l’auteur des violences dans le cas où la femme – sous la contrainte familiale ou autre –renoncerait à sa plainte. La SG du PT appelle ainsi à une refonte globale des textes de loi de sorte à garantir une véritable égalité entre les deux sexes.
Sonia Baker
 

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