Les pyromanes

Après avoir longtemps méprisé, humilié et divisé les Algériens avec son népotisme et son régionalisme sauvages. Après avoir fragilisé l'Algérie et terni durablement son image, en en faisant la risée des médias du monde entier, à cause de la mascarade du 17 avril 2014, de la corruption généralisée, des sandales dans lesquels ses «hommes d'Etat» sont directement impliqués et des viols répétés de la Constitution algérienne, depuis avril 1999, le président Abdelaziz Bouteflika leur demande aujourd'hui de serrer les rangs et de s'unir contre «la menace extérieure», que la fuite en avant suicidaire de ce clan de prédateurs cupides et obstinés fait sérieusement peser sur le pays, miné par des maux et des fléaux sociaux, gros de tous les risques pour la cohésion, la stabilité, la sécurité et l'unité nationales. Le message adressé le 8 mars 2015 au peuple algérien au nom du président Bouteflika, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, pour lui demander de «renforcer le front intérieur» face aux défis auxquels l'Algérie est confrontée aujourd'hui, est de la même nature que celui qu'il a délivré à Sétif en 2012, où il annonçait que lui et ceux de sa génération, c'est-à-dire les septuagénaires et les octogénaires notamment, étaient finis (tab djenane houm). Ce message suinte la roublardise et la fourberie, pour ne pas dire la fumisterie, comme dirait S. A. Ghozali, qui ont poussé Bouteflika à commettre un inacceptable parjure, en se portant candidat à l'élection présidentielle du 17 avril 2014, alors qu'il était dans l'incapacité physique, mentale et morale d'assumer correctement ses fonctions. Les Algériens, dont près d'un million, parmi lesquels 200 000 cadres, cadres moyens et ouvriers spécialisés, ont massivement fui l'Algérie depuis l'installation et le maintien de Bouteflika au palais d'El-Mouradia, par la force et la fraude massive, ne sont pas dupes. Ils ne ratent d'ailleurs aucune occasion pour lui clamer haut et fort le rejet de sa politique désastreuse, leur indignation et leur désir de les voir, lui et les aventuriers au pouvoir, céder les postes usurpés à des hommes et des femmes, jeunes, compétents et honnêtes, en vertu du respect du principe démocratique de l'alternance pacifique au pouvoir. Jusqu'à quand la police et l'armée vont-elles continuer à jouer aux pompiers impopulaires, chargés d'éteindre les incendies que ces prédateurs ne cessent d'allumer et d'alimenter, à travers tout le pays ?
Rabah Toubal
 

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