La LADDH dénonce «l’usage de la force contre les manifestants»

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) s’élève contre la violence policière qui caractérise toutes les manifestations et les actions de protestation publiques. Saisissant la célébration de la Journée internationale contre les violences policières, qui correspond au 15 mars de chaque année, la LADDH fustige la politique répressive sous le label de «gestion démocratique des foules», cher au directeur de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel. «Dans notre pays, les policiers font trop souvent un usage excessif de la force contre des manifestants, maltraitent les personnes détenues et se permettent des écarts par rapport à leurs prérogatives et missions constitutionnelles», relève dans un communiqué, non sans indignation et colère, la LADDH. «Ces comportements ont pour effet de saper la confiance des citoyens à l'égard de l'Etat, de porter atteinte à la cohésion sociale et d’amoindrir l'efficacité du maintien de l'ordre. Ce dernier repose sur la coopération entre la police et les populations locales», précise cette organisation, tout en estimant qu’«il est difficile de déterminer si les abus policiers sont devenus plus fréquents dans certains endroits ou si le problème est aujourd'hui plus visible et mieux identifié». Pour la LADDH, il est clair que «les manifestations sont aujourd'hui incontestablement plus nombreuses en Algérie que par le passé, confrontant les forces de l'ordre à de nouveaux problèmes qui sont le résultat d’une gestion arbitraire et non démocratique décriée par tous les citoyens et citoyennes». Cette organisation impute la responsabilité de cette situation non seulement à la police qui obéit aux ordres, mais aussi aux responsables, à plusieurs niveaux, au sein de l’Etat qui ont donné le feu vert aux abus policiers, que ce soit par des ordres directs ou indirects, mais le plus souvent par «des ordres non écrits qui leur permettent d’écarter leur responsabilité». «Ce phénomène qui s’est développé ces dernières années, signe de la gestion de la société par la répression, s’est illustré par plusieurs exemples d'opérations de soi-disant maintien de l'ordre durant lesquelles il y a eu des dépassements inacceptables, allant jusqu'à proposer d’institutionnaliser ce type de pratique sous le vocable menteur de "gestion démocratique des foules" à Ghardaïa, Touggourt, Alger, Laghouat, etc.», souligne la LADDH qui interpelle les hauts responsables du pays afin qu’ils mettent un terme à ces abus. Elle souligne aussi le devoir fondamental de l'Etat algérien de «combattre l'impunité» lors des actes les violations des droits de l'Homme commises par des membres des forces de l'ordre, afin de «garantir que justice soit rendue aux victimes», de «dissuader à l'avenir d'autres abus policiers» et de renforcer «la confiance des citoyens et leur coopération avec les forces de l'ordre». Pour cette organisation de défense des droits de l’Homme en Algérie, «il est de la plus haute importance que toutes les accusations d'abus policiers fassent l'objet d'enquêtes effectives, afin que les responsables soient identifiés et sanctionnés, comme l'exige la loi». La LADDH considère qu’il est du droit du citoyen algérien d’exprimer son opinion sans qu’il fasse l’objet d’une quelconque forme de pression ou de répression, estimant que cette expression fait partie intégrante des droits individuels et collectifs. Elle relance son appel au gouvernement pour qu’il lève «les restrictions qui pèsent indûment sur la liberté d’expression, d’association et de réunion», comme elle demande l’autorisation des manifestations pacifiques, conformément à ses obligations internationales en matière de respect des droits humains.
Rafik Meddour
 

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