Il s’ouvrira le 13 mai à Milan : le procès ENI-Sonatrach mettra-t-il fin à l’impunité ?

Le procès ENI-Sonatrach pour corruption et fraude fiscale s'ouvre le 13 mai à Milan, en Italie, suite à l’enquête menée par le procureur italien sur les contrats douteux obtenus durant plusieurs années en Algérie par Saipem, groupe italien de services parapétroliers appartenant à 42% au géant pétrolier ENI. Dans un récent communiqué cité par un quotidien francophone algérien, les avocats de Farid Bedjaoui avaient réfuté les accusations portées contre leur client à propos des pots-de-vin qu’il est accusé d’avoir versés à l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil. Il est à rappeler, comme nous l’écrivions dans un précédent article, que la presse italienne avait déjà fait état d’un lien établi par les enquêteurs entre un des dirigeants de Saipem, Pietro Varone, suspendu depuis l’éclatement de cette affaire de pots-de-vin de 200 millions d’euros, et Farid Bedjaoui. Le procès de Milan qui s’ouvrira dans quelques semaines en Italie promet des rebondissements, alors que l’affaire Sonatrach 1 ouverte au tribunal criminel d’Alger a été reportée le premier jour du procès, le 15 mars 2015, pour le motif d’absence de témoins importants dans l’affaire impliquant 19 personnes, dont l’ex-PDG du Groupe, Mohamed Meziane, bénéficiant de la liberté provisoire. Les avocats de la défense, qui avait récusé en début du procès le fait que le Trésor public se constitue partie civile dans cette affaire, ont réclamé la présence de 38 témoins absents sur les 108 convoqués. Plusieurs avocats de la défense, dont Khaled Bourayou et Mokrane Aït Larbi, ainsi que Abdelmadjid Sellini, bâtonnier d’Alger, ont estimé que le procès ne peut se tenir en l’absence de témoins dans cette affaire. Le juge a notamment appelé Chakib Khelil, Farid Bejaoui et Reda Hemche, à l’étranger, ainsi que l’ex-PDG de Sonatrach Zerguine Abdelmadjid, et l’actuel PDG par intérim du Groupe, Saïd Sahnoun. Les faits reprochés aux 19 prévenus sont l'association de malfaiteurs, la passation de marchés contraires à la loi pour accorder des privilèges injustifiés à des tiers, blanchiment d'argent, augmentation de prix dans des contrats avec une entreprise publique, détournement de deniers publics, et blanchiment d'argent et corruption. Selon l'arrêt de renvoi, les faits concernent cinq marchés frauduleux d'une valeur de 1 100 milliards de centimes accordés par l'ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d'un projet d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe national à travers le pays. Le groupe Sonatrach, selon l'arrêt de renvoi toujours, a conclu un marché frauduleux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc liant l'Algérie à l'Italie (Sardaigne).
Meriem Sassi
 

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