Lettre à M. Christophe Dubois journaliste à «Sept à Huit» (TF1)

J'aurai pu être en tête de la liste des personnes remerciées par M. Christophe Dubois et Mme Marie-Christine Tabet si j'avais accepté de collaborer à la rédaction de leur livre (page 371) ! J'ai accepté de rencontrer M. Dubois à sa demande et l’entrevue s'est déroulée au café Le Flor, dans le quartier Saint-Germain à Paris. Le projet de ce livre m'a été exposé : le journaliste de de l’émission «Sept à Huit» de TF1 cherchait des informations (une collaboration) sur les actions menées par le MCAF… et éventuellement des scoops ! Il était ambigu, pas du tout clair, mais soucieux à la fois. Il était animé par une envie dévorante de réaliser ce qu'il appelait une enquête sur la corruption. Il a souhaité de me revoir avec sa colistière, Mme Tabet, la journaliste du Journal du Dimanche. Depuis, M. Dubois m'a carrément harcelé au téléphone et dès que j'ouvrais ma page Facebook, il m'accostait ! Il me proposait à chaque fois des rendez-vous. J'ai accepté certains que je n'avais pas honorés volontairement. J'éteignais mon téléphone et parfois je lui donnais mon numéro algérien qu'il utilisait sans gêne. M. Dubois n'était pas le seul à vouloir me manipuler ou me proposer son aide. Il devrait comprendre qu’être parfois contre la politique du gouvernement ou contre une personnalité politique ne veut pas dire être contre l'Algérie ! Le livre est sorti, je l'ai lu. Ça ressemble à une discussion de café de Barbès où tout le monde dit n'importe quoi. Je ne veux pas dire que c’est du plagiat, mais tout le contenu n'est que du réchauffé ! Un livre de ce genre ! Pour quoi faire ? Pour quel objectif ? Pour nous donner des leçons ? Pour faire pression ? Me concernant, je m'attendais un peu à une flèche de la part de ce journaliste qui n'a pas compris que l'Algérie est indépendante depuis 1962 et que la société civile algérienne bouge et déteste s'appuyer sur des ONG étrangères pour la simple raison que nous sommes convaincus que la démocratie ne viendrait jamais d'ailleurs. Ce n'est pas les preuves qui manquent ! Où en est cette démocratie que vous avez exportée en Libye ? M. Dubois est sur les traces de BHL apparemment ! Les méthodes sont différentes, mais l'objectif reste le même. L'idée principale est de jeter le discrédit général sur les institutions algériennes, alors que nous, nous les défendons pour qu'elles restent debout afin d'espérer aller de l'avant et améliorer la situation du pays. M. Dubois essaye de passer entre les lignes certains messages. Que veut-il dire, en citant tout le bien et les bons services de Transparency International France ? Pourquoi cette ONG a par exemple réussi à saisir les biens «mal acquis» de certains dirigeants africains ? M. Dubois peut-il nous dire où est parti le magot récupéré ? A-t-il été rendu aux peuples africains ? A-t-il servi à la trésorerie de l'ONG en question ? Alors, pour quoi faire ? Le Tracfin a-t-il fermé les yeux, M. Dubois ? Je vous pose la question. La corruption ! M. Dubois, la corruption est un sport international qui se pratique à deux. Quand il y a corruption, il faut parler de corrupteur et de corrompu ! Les firmes internationales font tout pour corrompre les responsables et les dirigeants des pays du tiers-monde, pour ensuite les prendre en otage et faire pression sur eux et par voie de conséquence, les plus grandes démocraties dressent une entrave à tout progrès et développement dans ces pays. C'est lamentable ! Je vous voyais indigné hier en voyant le naufrage du chalutier avec 800 jeunes Africains qui fuient la misère, puisque les richesses naturelles de leurs pays sont spoliées. Ils sont morts en mer, vous en êtes responsables ! Indignez-vous, M. Dubois, réagissez avec des mots justes et de belles phrases. C'est lamentable. L'Algérie est bien entendu visée, elle l'est à deux titres : d'abord, pour ses richesses naturelles, ensuite parce qu'elle est puissante par son peuple, son chauvinisme né de son histoire, son armée et l'opacité de sa gestion interne que vous essayez de percer. M. Dubois, dans votre livre, vous m'avez consacré tout un paragraphe en page 358.
M. Dubois, vous osez parler de ma personnalité ! Ma personnalité vous interpelle ? Tout simplement parce que j'ai refusé de collaborer avec vous ? Vous aimez les personnes soumises. Oui, M. Dubois, le Mouvement citoyen algérien de France (MCAF) dont je suis le coordinateur lutte contre toute forme de corruption et contrairement à ce que vous racontez, c'est bien une plainte du MCAF à Paris contre les biens des personnes impliquées dans le scandale INI-Sonatrach qui a conduit la saisie d’une villa à Ramatuelle et les biens de l'avenue d'Iéna à Paris, Neuilly. Le MCAF est reçu par le pôle financier de Paris et la brigade antiblanchiment à Nanterre. Le MCAF est derrière ces actions nobles. Le MCAF est partie civile à Milan, je suis personnellement reçu par le procureur de Milan, M. Fabio Depasqualle, tombeur aussi de M. Sylvio Berlusconi, et la juge Mme Ferrerro en charge de ce scandale. Nous serons d'ailleurs présents le 13 mai prochain à Milan pour l'ouverture du procès.
M. Dubois, le MCAF a toujours demandé des enquêtes à la justice française sur la provenance des fonds utilisés en France ! Ne me dites pas que le Tracfin n’est pas au courant des mouvements importants de fonds, sinon, à quoi sert-il ? La dernière plainte date du mois de mars, elle vise Mme Toumi, M. Meziane Cherif, M. Amar Saïdani, etc. Le MCAF demande à ce que les biens et les avoirs bancaires soient gelés en attendant qu'ils soient jugés par la justice algérienne que nous saisissons à chaque fois en simultané, puisqu'il s'agit de personnes qui ont exercé de hautes fonctions au sein de l'Etat algérien. Certains biens (mal) acquis à Paris, Créteil, Montpellier… déjà signalés par le passé dans la presse et même dans un livre manquent à l'appel dans votre inventaire. Certains investissements aussi. Isla Mondial, par exemple. Il fallait l'autorisation du gouvernement algérien au préalable pour sortir de la devise du territoire ! D'où vient cet argent et surtout comment est-il rentré en France ?
M. Dubois, voyez-vous, nous ne vous avons pas attendu pour agir, nous n'avons aucune leçon de démocratie ou de militantisme à recevoir de quiconque ! Soyez certains que le seul peuple que vous ne réussirez jamais à manipuler est le peuple algérien, même si je reconnais que nous aussi, nous avons quelques brebis galeuses que vous pouvez parfois croiser sur la place de Paris. A la page 358, vous écrivez que ma personnalité vous interpelle parce que j'ai fait la campagne du candidat M. Abdelaziz Bouteflika. D'abord, ne vous mêlez pas de la politique interne de l'Algérie, ça ne vous regarde pas et si on revenait au début de l'année 2014, certains médias étrangers hostiles à l'Algérie misaient et pronostiquaient sur l'éclatement et l'embrasement de notre pays, ce qui m'a conduit à Alger pour rencontrer tous les candidats potentiels ou déclarés puis les partis politiques : MM. Benflis, Moussa Touati, le FFS, le RCD… J'ai rencontré naturellement l'équipe de campagne du candidat Bouteflika. Nous étions trois associations algériennes de France à décider de soutenir la candidature de M. Bouteflika. C'était le mieux placé à garantir la paix et la stabilité de l'Algérie et vous en avez la preuve ! Puisque l'Algérie se porte bien. Alors, pour moi, quand il s'agit de l'intérêt suprême de mon pays, je choisis ce qu'il y a de meilleur ! D'ailleurs, je vous donne un scoop ! J'ai fait la campagne et ce n'est pas pour ça que je suis satisfait ! Les promesses de campagne, un an après, aucune d'elles n'est tenue à ce jour. Je profite de cette occasion pour relancer et demander à ce que les 14 points en direction de la communauté algérienne de l'étranger soient appliqués sans délai. Je ne ferai pas pour autant un livre, mais nous verrons comment agir, nous mènerons des actions et nous n'accepterons jamais de passer pour des menteurs ! J'ai été effectivement aux côtés de M. Djamel Bouras en France.
M. Dubois, vous insinuez l'incompatibilité de soutenir Bouteflika et lutter en même temps contre la corruption. Ce sont des accusations gravissimes. Vous vous attaquez apparemment à toute l'équipe de campagne de M. Bouteflika, à commencer par son directeur de campagne M. Abdelmalk Sellal, une attaque gratuite puisque vous dites que sa fille est mariée à un homme d'affaires libanais qui a financé ce bien immobilier à Paris. Pourquoi donc le citer ? Je vous assure que M. Sellal est un Algérien authentique qui parle la langue du peuple, et il est intègre et compétent. Concernant MM. Bouchouareb et Saïdani, vous devriez poser la question au Tracfin, sinon l'informer ! Quelles preuves avez-vous sur l'influence du frère cadet du Président sur le président du FCE, Ali Haddad ? M. Saïd Bouteflika n'a pas le droit d'avoir des amis ? Ali Haddad avec ses frères sont des bosseurs qui ont bravé le terrorisme pendant la décennie noire, ils sont restés à construire et faire des routes quand certains prenaient la fuite. C'est grâce au courage des patriotes comme Haddad et notre armée que l'Algérie est restée debout ! Des attaques gratuites et systématiques contre tous ceux qui ont fait la campagne électorale du président candidat Abdelaziz Bouteflika. Enfin, des ragots qui se courent les rues, des bruits et les discussions d'enfants ! Vous m'incitez à écrire un livre pour mener une enquête sur les investissements à l'étranger de votre patron, enfin celui de TF1, Martin Bouygues, et dans quelles conditions il a obtenu certains marchés dans le BTP et la téléphonie ! Puis sur ses relations avec les politiques. Encore une chose qui m'intrigue dans votre livre, c'est ce passage consacré à la mosquée de Paris. Comment acceptez-vous que M. Zekri utilise la mosquée pour demander aux gens de voter contre Sarkozy ? Est-ce que c'est normal, dans un pays laïc ? Un responsable de la mosquée qui organise des conférences politiques ? Il déchire en plus sa carte du parti UMP dans cette mosquée ! Il vous a peut-être fourni quelques infos ? Il figure évidemment dans la liste des personnes que vous avez remerciées ! Je n'ai pas à me justifier, mais je dois conclure pour vous dire que votre livre n'est aucunement objectif, il n'est qu'un chiffon sale, il n'est pas demandé d'être intelligent pour écrire ce genre de conneries ! Vous croyez impressionner parce que vous êtes journaliste à TF1 ? Ce temps est révolu, mon cher !
Je ne me suis pas adressé à Mme Marie-Christine Tabet que je ne connais pas et à qui je n'ai jamais eu affaire.
En ce jour, je vous dis Azul fellawen. Tanemirt
Omar Aït Mokhtar
Coordinateur du MCAF
 

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