Les autorités françaises ferment des lieux de culte musulmans et des comptes bancaires

La pression continue sur les musulmans en France, qui vivent difficilement leur culte, depuis l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier dernier. Dans la commune de Noisy-le-Grand, située dans le département de la Seine-Saint-Denis, le lieu de culte musulman a été tout simplement fermé et les avoirs de l’association chargée de sa gestion gelés. Cet acte, que les habitants musulmans de cette petite commune qualifient d’«injustifié» et d’«injustifiable», s’ajoute ainsi à une série de mesures prises par le gouvernement français, jugées excessives en ce sens qu’elles attisent davantage la haine de l’autre en stigmatisant de manière outrancière le musulman. Dans sa tentative de capitaliser politiquement le carnage commis par des extrémistes au siège du journal satirique Charlie Hebdo, le gouvernement de Manuel Valls est allé «jouer» sur le terrain de l’extrême droite. Dans son plan, Manuel Valls refuse le qualificatif de l’islamophobie qu’il considère comme le cheval de Troie des salafistes. Pour lui, il y a juste des actes anti-musulmans. Les assurances du Premier ministre sur la lutte contre l’islamophobie n’ont pas fait baisser les actes racistes et xénophobes visant les musulmans. Au contraire. La stigmatisation de la communauté musulmane s’est accentuée ces derniers mois, trouvant des relais forts au sein de la classe politique française qui sèment la confusion et aggravent les amalgames. Le traitement médiatique de l’affaire de Sid-Ahmed Ghlam, un informaticien binational, illustre un tant soit peu ce climat islamophobe et xénophobe qui règne en France, un pays laïc censé garantir la pratique de tous les cultes. Les actes anti-musulmans en France, déjà en augmentation de 34% cette année, se multiplient sous de nouvelles formes, comme le recours à la fermeture brutale de lieux de culte musulman. Les débats bien orientés sur le halal, les minarets, la burqa, la laïcité, l’identité nationale, l’immigration et les prières de rue accentuent cet état de fait et alimentent la haine de l’autre, sous la bénédiction des hommes politiques dont certains désignent les musulmans comme un problème pour la France. Le racisme envers les Français ou étrangers de confession musulmane se décline dans cette République «égalitaire» sous différentes formes. Des actions de violence aux incendies en passant par la dégradation et le vandalisme des lieux de cultes, l’extrême droite a le vent en poupe en France, où les menaces se font au vu et au su de tout le monde. La montée de l’extrémisme et de l’islamophobie en France intervient dans un contexte marqué par la présence de plus en plus de citoyens de ce pays dans les groupes terroristes qui mènent la guerre en Syrie ou encore contre le gouvernement irakien. Des groupes terroristes qui, faut-il le souligner, bénéficient d’un soutien politique, mais surtout logistique de la part de ce même gouvernement français qui lutte contre le terrorisme. Selon un décompte des services antiterroristes français, plus de 100 Français partis de France pour mener le djihad en Syrie et en Irak ont été tués. Ceux qui mènent encore la guerre au régime de Bachar Al-Assad, dans les rangs de Jabhat Al Nosra ou Daech, s’élèveraient à plus d’un millier. Les autorités françaises se distinguent ainsi par leur double discours qui consiste à réprimer en France les musulmans «au nom de la lutte contre le terrorisme» et à financer à l’étranger les groupes terroristes pour faire tomber les régimes qui ne leur sont favorables.
Rafik Meddour
 

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