Officialisation de tamazight : les étudiants marchent à Béjaïa

Des centaines d’étudiants ont battu le pavé aujourd’hui à Béjaïa pour exiger l’officialisation de tamazight. Les manifestants, munis de banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Tamazight officielle», ont marché de l’université Abderrahmane-Mira jusqu’au chef-lieu de wilaya en s’arrêtant à la place de la Liberté d’expression pour un sit-in. Ces étudiants rappellent ainsi l’histoire de l’Algérie qui a toujours été une terre berbère en créant à tue-tête : «Assa azekka, tamazight tella tella» (aujourd’hui, demain, tamazight y sera» ou encore «Corrigez l’histoire, l’Algérie n’est pas arabe». Les manifestants estiment que c’est le moment ou jamais pour arracher cette revendication de longue date. «Nous ne pouvons pas rester insensibles à ce qu’on entend partout. Nous constatons que les Algériens, qu’ils soient arabophones ou berbérophones, prennent conscience de leur identité. Nous voulons encore une fois transmettre ce message du peuple aux hautes autorités du pays pour qu’elles sachent qu’il n’est plus possible de tourner le dos à cette exigence», lâche un des manifestants qui évoque les avancées enregistrées, notamment chez notre voisin de l’ouest. Les manifestants estiment ainsi que la consécration de tamazight comme deuxième langue officielle lui permettra de se développer. Ils exigent dans ce sens que les outils de son développement et de son enseignement à travers le pays soient mis en place. Il est à souligner que l’officialisation de tamazight est une revendication de la classe politique algérienne. Du Parti des travailleurs (PT) au Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), en passant par le RND et le FFS, rares sont encore les formations politiques qui osent rejeter une telle demande.
Sonia Baker