8 Mai 1945 : Karim Tabbou devance le FFS sur son terrain

L’Union démocratique et sociale (UDS, non agréé) a réussi son pari de commémorer les événements du 8 mai 1945 à Kherrata, dans la wilaya de Béjaïa, haut lieu de l’Histoire d’habitude occupé par son rival, le FFS. Marqué par une forte présence des militants du mouvement citoyen du Sud (In Salah et Ouargla), dont le porte-parole du Comité national des chômeurs, Tahar Belabbas, le meeting organisé par l’UDS a servi de tribune pour un vrai réquisitoire contre le pouvoir. Intervenant en dernier, le porte-parole du parti, Karim Tabbou, a fait le procès du pouvoir qui, pour lui, «est fondé sur une seule constante depuis l’indépendance : la violence». Evoquant le non-agrément de son nouveau parti, l’ex-premier secrétaire du FFS a déclaré, ironique : «Si j’avais déposé un dossier à l’Ansej, on m’aurait donné des milliards !» Il se dit révolté de voir un chef terroriste (Madani Mezrag, sans le citer nommément) «reçu dans le cadre des consultations nationales sur la révision de la Constitution, alors qu’on refuse de donner l’agrément à un parti politique». Pour lui, il n’y a aucun argument justifiant le refus d’agrément à son parti qui, selon lui réunit toutes les conditions légales. Tenant à se démarquer des propos excessifs et insultants tenus avant lui par certains intervenants enflammés, Tabbou recadre intelligemment le débat en déclarant : «Nous voulons le changement du système, pas des personnes.» Exprimant sa solidarité avec les manifestants d’In Salah, Tabbou réclame la transparence dans la signature de contrats avec les sociétés étrangères intéressées par l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles algériennes. «Nous n’acceptons pas, enchaînera-t-il, que nos richesses soient négociées par des responsables non mandatés par le peuple», et d’ajouter que les sociétés multinationales «exploitent avant tout la faiblesse du système politique algérien afin de lui soutirer des marchés». Décochant des flèches à l’encontre des partis politiques, le porte-parole de l’UDS leur reproche de ne pas avoir pu «se renouveler et être au diapason des aspirations profondes et réelles du peuple». Enfin, il pointe du doigt le «danger mortel» que constitue «le régionalisme du pouvoir qui engendrera fatalement un régionalisme au sein de l’opposition et risque de provoquer à terme l’effondrement de l’Etat et de la société».
R. Aït Ali

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