Gaïd-Salah multiplie les rencontres sur la sécurité dans la région
Le chef de l’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la Défense nationale, intensifie ses discussions avec des responsables et chefs militaires d’autres pays sur la préoccupante situation sécuritaire dans la région. Après avoir reçu samedi dernier le ministre tunisien de la Défense avec lequel il s’est engagé pour «plus de coopération» contre le terrorisme, Gaïd-Salah a reçu, hier lundi, au siège du ministère de la Défense nationale, le général David Rodriguez, commandant de l’Africom, qui effectue une visite en Algérie. Les deux parties ont eu des entretiens sur les questions d’intérêt commun relatives au contexte sécuritaire dans la sous-région du Sahel et au voisinage pour une meilleure coordination des actions en matière d’échange du renseignement et des expériences dans ce domaine. Le chef d'état-major de l'ANP s’est également déplacé le 26 février à Doha, capitale du Qatar, où il a eu de longues discussions avec son homologue qatari sur notamment la situation chaotique en Libye et la nécessité que les deux pays «conjuguent» leurs efforts pour ramener la paix et aider les Libyens à lutter contre les organisations terroristes qui infestent leur pays. Durant la même période, Ahmed Gaïd-Salah s'est entretenu avec le chef d'état-major des Forces armées émiraties. La coopération sécuritaire et l’échange d'expériences ont été également au centre des discussions. Par ces rencontres, l’armée algérienne cherche ainsi une meilleure coopération pour la sécurisation de la région. Pour des pays comme les Etats-Unis, l’Algérie est un partenaire clé dans la gestion des crises qui secouent des pays au Sahel comme le Mali et la Libye. Lors de sa visite en été 2014, le général David Rodriguez avait déclaré que «l'Algérie est un partenaire important pour nous et nous sommes d'accord sur plusieurs aspects». «Nous partageons l'engagement de l'Algérie pour une Libye unifiée et gouvernée par les Libyens eux-mêmes et pour la réconciliation et la paix au Mali», avait-il souligné, exprimant la volonté de l’Africom de «travailler étroitement avec le gouvernement algérien pour combattre le terrorisme et renforcer la sécurité régionale». Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi qui a accentué la crise au Mali et l’instabilité politique en Tunisie après le départ du président Ben Ali, l’Algérie joue le rôle de stabilisateur régional et intensifie ses efforts en matière de la sécurisation de ses frontières et de la lutte contre le terrorisme. Mais la mission est telle qu’il y a besoin de renforcer la coopération sécuritaire avec d’abord les pays voisins, mais aussi d’autres pays comme également la France, les Etats-Unis ainsi que les pays du Golfe, qui sont concertés par la crise libyenne. Si l'Algérie s'investit d'une telle mission, c'est parce qu'elle est entourée par des zones de conflits et des pays instables. Sa sécurité intérieure passe inéluctablement par l'élimination des foyers terroristes qui grandissent dans des pays voisins.
Rafik Meddour