La main des Etats-Unis et la géopolitique du sport

Par Luc Michel – Fifa Nostra. Sepp Blatter vient d'annoncer sa démission de la présidence de la Fifa à la suite des nombreux scandales financiers et de corruption qui éclaboussent l'institution. Blatter, 79 ans, en poste depuis 1998, a indiqué qu'il convoquait «un congrès extraordinaire où il remettra en jeu son mandat et au cours duquel son successeur sera élu». Malgré la déferlante judiciaire et les appels à sa démission, Blatter, 79 ans, avait été réélu vendredi pour quatre ans à la tête de la Fifa, après le retrait de son unique challenger, le prince jordanien Ali (candidat des Etats-Unis et des régimes occidentaux et de leurs alliés arabes). Blatter, qui a traversé de nombreuses turbulences au cours de ses 40 ans au sein de l'institution, a promis après sa réélection, sans annoncer aucune réforme structurelle, de «ramener la Fifa où elle doit être» et de donner à son successeur «une Fifa plus forte». Quatre jours plus tard, la Fédération internationale nage toujours en eaux troubles. La Fifa continue à figurer en Une des journaux, mais pour les pires raisons. «Jusqu'à quand, M. Blatter ?» s'interrogeait sur son compte twitter l'ancien Ballon d'or Luis Figo, un temps candidat à la présidence de la Fifa avant de se retirer au profit du prince jordanien Ali. Derrière la dimension incontestable du scandale et de la corruption de la Fifa, et c’est une erreur de Moscou de ne pas l’avoir mesurée à sa pleine valeur dans cette affaire et d’avoir tout ramené à la politique pure, il y a une grande opération américaine, à la fois médiatique, politique et judiciaire, liée aux intérêts de Washington qui entend aussi attaquer la Russie et les Brics dans le domaine de la «géopolitique du sport» et perturber, voire empêcher la prochaine Coupe du monde de football en Russie en 2018. Cette sous-estimation et la tendance permanente chez les Russes à sous-estimer l'ennemi américain (erreur commise aussi à Kiev en janvier-février 2014), qui genou à terre ne s’avoue jamais vaincu, a conduit à la démission de Blatter quatre jours après sa réélection et au succès provisoire de l’opération pilotée par Washington. Affaire à suivre, elle ne fait que commencer !
L. M.

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