L’Association de la communauté algérienne établie à l’étranger écrit au président François Hollande

L’Association de la communauté algérienne établie à l'étranger (ALCAEE) interpelle le président français, François Hollande, à la veille de sa visite en Algérie ce lundi. Elle marque notamment son incompréhension concernant le traitement discriminatoire réservé à l’Algérie par rapport à ses voisins marocain et tunisien, dans le domaine des instructions de voyage donnés aux ressortissants français, ainsi que la propension de l’Etat français a «vouloir encourager l’exploration du gaz de schiste en Algérie alors qu’il l’interdit en France». Dans la lettre, dont une copie est parvenue à la rédaction, l’Association de la communauté algérienne établie à l'étranger fait observer que «d'après le site électronique du ministère des Affaires étrangères français, vous déconseillez aux ressortissants français, et donc aux Européens, de se rendre en Algérie. Vous ne faites pas de même avec les deux pays voisins, la Tunisie et le Maroc. Nous avons l'impression qu'il y a une volonté de casser le développement du tourisme en Algérie. A en croire les médias locaux, il y a plus d'insécurité en Algérie qu'en Tunisie, mais peut-être vous avez [choisi] les hydrocarbures pour l'Algérie et le tourisme [pour] les pays voisins», objecte l’ALCAEE. L’Association ajoute, à l’adresse du Président français : «Ce qui intrigue, c’est que le 17 mars 2015, votre centre de crise et soutien a prévenu les ressortissants français en Algérie d'un risque d'action terroriste à proximité d'Alger. Or, le lendemain, c'est-à-dire le 18 mars 2015, un attentat a eu lieu au musée du Bardo en Tunisie. Pire encore, ces attaques ne sont pas mentionnées sur la page dédiée à la Tunisie. Même chose pour le Maroc, [puisqu’on] ne trouve aucun mot sur les menaces récentes des groupes de terroristes. De plus, il n'y a pas de cartes de Tunisie et du Maroc [contenant] des zones rouges et oranges». S’agissant du gaz de schiste, l’ ALCAEE écrit : «M. le Président, si la France exportait en Algérie son savoir-faire en matière de développement économique, technologique et social, à la place de son savoir-faire en exploration et exploitation du gaz de schiste, qu'elle refuse d'exploiter sur le sol français, ce serait alors un signe de partenariat gagnant-gagnant». En matière de santé, l’ALCAEE reproche à la France de n’avoir pas privilégié «un partenariat loyal avec les pays du tiers-monde» et d’encourager les soins en France pour une catégorie d’Algériens «sans se poser des questions sur la légitimité des bénéficiaires des prises en charge», ce qui, selon cette association, grève lourdement le budget de l’Etat.
Meriem Sassi

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