Le tribunal de l’Union européenne examine le dossier du pillage des ressources sahraouies
Le tribunal de l’Union européenne a examiné le recours formulé par le Front Polisario contre l’accord agricole entre l'Union européenne (UE) et le Maroc, a appris Algeriepatriotique d’une source proche du dossier. L’audience de plaidoirie faisant suite au recours formulé par le Front Polisario contre le rehaussement de l’accord agricole UE-Maroc, décidé en 2012 par le Conseil de l’Union européenne, s’est tenue ce mardi devant le tribunal de l’Union européenne. En 2000, l’Union européenne avait conclu un accord d’association avec le Maroc pour le développement des échanges agricoles avec les pays de l’Union européenne. L’article 2 de cet accord prévoyait que ce dernier était conditionné par le respect les droits de l’Homme et la charte de l’ONU. Or, cet accord a été appliqué en violation des droits ainsi proclamés : le Maroc a institué une agriculture d’exportation, qui repose sur des fonds européens et marocains, «et les exportations massives sont exactement contraires aux droits de la population sahraouie», indique notre source qui précise que «ce modèle agricole importé a seulement pour objet d’enrichir des firmes européennes et de conforter l’occupation marocaine par la perception de taxes et le recrutement de salariés marocains». Pour elle, «le but réel est de développer cette activité économique contre nature qui permet de maintenir l’occupation militaire du Sahara Occidental par le Maroc dans le grand jeu de la colonisation économique». Les débats ont été particulièrement intenses lors d’une audience qui a duré neuf heures. L’affaire a été mise en délibéré et la décision sera rendue dans quelques mois, a-t-on encore appris. Interrogé par Algeriepatriotique, un représentant du Front Polisario a affirmé que le gouvernement sahraoui «assume entièrement cette procédure et s’est engagé dans un processus global, combinant l’action politique, la diplomatie et la défense de ses droits». Il regrette toutefois que ses demandes de négociations directes avec le Conseil européen et la Commission européenne «aient jusqu’à ce jour été rejetées». Le Front Polisario est disposé à engager des «négociations sincères avec les instances européennes», a ajouté notre source qui avertit, néanmoins, qu’en l’absence de négociations «ce sera à la justice de se prononcer». «Le Front Polisario place tout son action sous l’angle du droit international. Ce sont ceux qui, depuis 1975, s’opposent à l’application du droit international qui, tôt ou tard, perdront. La colonisation est un modèle fini, et il faut au plus tôt organiser le référendum d’autodétermination», a conclu notre source.
Karim Bouali