Rassemblement à Alger pour dénoncer l’insécurité à Ghardaïa

Des centaines de citoyens mozabites se sont regroupés mercredi à Alger pour dénoncer les violences survenues dans la wilaya de Ghardaïa et appeler au retour de la paix et de la sécurité dans cette région, a constaté un journaliste de l’APS. Baba Omar, un des participants au regroupement tenu devant la maison de la presse Tahar-Djaout, a expliqué que cette action vise à exprimer le ras-le-bol des citoyens d’Oued M'zab et de toute la wilaya de Ghardaïa, vis-à-vis de la violence et des actes de destruction perpétrés par des bandes de jeunes. «Comment pouvons-nous vivre normalement alors que nos jeunes sont tués, nos familles ne peuvent plus circuler dans les rues sans être embêtées ou agressées, et que nos magasins et commerces sont incendiés», a-t-il déploré. Baba Omar a appelé l’Etat à intervenir «rapidement» pour mettre fin à cette situation et permettre le retour de la paix et de la stabilité dans la wilaya de Ghardaïa qui souffre, a-t-il dit, «d’une instabilité qui n’est pas d’origine ethnique, comme certains le prétendent, mais plutôt qui relève de la manipulation». «Rien que dans la nuit de mardi à mercredi une dizaine d’habitants du M'zab ont été tués et plusieurs magasins incendiés», a-t-il indiqué, estimant que les solutions trouvées jusqu’à présent pour rétablir l’ordre à Ghardaïa sont du «rafistolage» et «non pas des solutions radicales et adéquates». On pouvait lire sur une affiche géante collée sur le mur de la Maison de la presse par les participants au regroupement que «l’insécurité dans la région du M'zab et dans l’ensemble de la wilaya de Ghardaïa est causée par des groupes organisés qui y sèment la terreur». Un appel à la tenue d’une grève nationale est lancé, sur cette affiche, à l’adresse de l’ensemble des commerçants issus de la wilaya de Ghardaïa en guise de «protestation contre l’assassinat de citoyens innocents et la destruction de biens et propriétés publics et privés».
Des commerçants mozabites baissent rideau dans plusieurs villes du pays
De nombreux commerçants mozabites ont fermé mercredi boutique dans plusieurs grandes villes de l’est du pays pour protester contre les évènements douloureux que connaît, depuis début juillet, la région de Ghardaïa. Ces fermetures, observées à Batna, Sétif, Constantine et, dans une moindre mesure, à Annaba et Bordj Bou Arréridj, a surpris les habitants des localités concernées, habitués à l’intense activité de ces commerces, surtout durant le Ramadhan. A Constantine, des commerçants originaires du M’zab soutiennent suivre l’appel lancé par le Conseil des notables de Ksar Guerrara pour dénoncer les nouvelles échauffourées vécues dans cette région. Dans la rue Larbi-Ben-M’hidi (Trik J'dida), la totalité des commerçants mozabites, très nombreux dans cette artère, ont baissé rideau mercredi et accroché des écriteaux appelant à mettre fin à l’effusion du sang. Plusieurs parmi ces commerçants se sont rassemblés à proximité d’un local «en signe de solidarité avec les familles des personnes décédées et blessées» dimanche soir à Berriane, a précisé à l’APS Kacem, un tisserand originaire de Ghardaïa. Un appel à la grève est également suivi, rue Mohamed-Belouizdad (ex-St-Jean), mais il est nettement moins visible, les commerçants mozabites étant bien moins nombreux qu’à Trik J'dida. A Sétif, aucun des commerçants originaires de la wilaya de Ghardaïa qui foisonnent rue Mostefa-Benboulaïd n’a ouvert son magasin mercredi, tandis qu’à Bordj Bou Arréridj et Annaba le mouvement est moyennement suivi, a-t-on constaté.
R. N.
 

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