Le gouvernement maintiendra-t-il les grands chantiers ?

Dans un contexte de prix du pétrole faibles, la volonté de l’Algérie de mener à bien des projets d’infrastructure de grande ampleur «soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’Etat de financer ces chantiers». C’est en substance la conclusion d’un rapport du groupe Oxford Business Group (OBG) concernant la production de matériaux de construction en Algérie. Il en ressort, par ailleurs, qu’à l’heure où plusieurs projets d’infrastructures de grande envergure tirent la demande de matériaux de construction vers le haut, l’augmentation de la production locale se retrouve au cœur des priorités de l’Algérie qui souhaite ainsi réduire des importations coûteuses. Le secteur algérien du bâtiment est actuellement porté par une vague de projets publics ambitieux, parmi lesquels des barrages, des routes et de nouveaux logements. Dans ce cadre, les travaux de construction de 230 000 logements sociaux devraient démarrer d’ici la fin 2015, dans un contexte marqué par la capacité de production de matériaux de construction en hausse mais nécessitant tout de même une progression continue pour rattraper la demande. Selon le rapport, l’augmentation des activités de construction est telle que la demande dépasse l’offre pour ce qui est de matériaux clés tels que le ciment. La capacité de production de ciment de l’Algérie était de 21 millions de tonnes par an (TPA), selon l’édition 2014 du rapport Global Cement Directory : 5 millions supplémentaires seraient nécessaires pour satisfaire la demande. Les données douanières font apparaître que les importations de ciment du pays ont atteint 513,7 millions de dollars en 2014 contre 400,08 millions en 2013. Le fer et l’acier étaient également très demandés, représentant, à eux deux, 57% de la facture totale des importations de matériaux de construction l’an dernier, pour un coût de 1,84 milliard de dollars. Le rapport note que «si on observe depuis le début 2015 un ralentissement des importations, le gouvernement n’en est pas moins désireux d’accroître les capacités de production du pays. La pression s’est toutefois quelque peu relâchée dans la mesure où les importations de matériaux de construction – dont le ciment, le fer et l’acier, la céramique et le bois – ont chuté de plus d’un tiers au premier trimestre 2015 pour atteindre 664,8 millions de dollars contre 995,1 millions de dollars il y a un an, selon les données douanières. La quantité des principaux matériaux de construction importés s’est également contractée sur la même période, affichant une baisse de 12% et s’établissant à 2,2 millions de tonnes».
Meriem Sassi

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