Augmentation de 281% des actes islamophobes en France durant le premier semestre 2015

«Jamais, depuis la mise en place de l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie en 2011, les actes antimusulmans n’ont connu une telle implosion par des actions, menaces ou sur les réseaux sociaux», alerte cette organisation, dans un communiqué parvenu à notre rédaction. «Le nombre d’actes commis uniquement en janvier 2015, à savoir 178, dépasse largement les actes commis durant toute l’année 2014, à savoir 133», relève l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie, qui précise qu’au 1er semestre 2015, il y a eu 274 actes antimusulmans (78 actions et 196 menaces) contre un total de 72 actes en 2014, soit 281% d’augmentation. «Cette implosion des actes antimusulmans ne peut s’expliquer qu’en raison des actes de terrorisme du mois de janvier 2015 en France et tout récemment lors des évènements qu’a connu la Tunisie. En tout état de cause, cela ne peut, en aucun cas, justifier ce sommet de haine ou de vengeance à l’égard des Français de confession musulmane qui ne sont ni responsables ni coupables des actes terroristes qui ont endeuillé le pays par des criminels qui se revendiquent de l’islam pour commettre de tels crimes», souligne l’Observatoire qui condamne «ce terrorisme barbare et aveugle qui se proclame d’un projet religieux mais qui est en totale contradiction avec les valeurs de l’islam». C’est la première fois qu’il a été enregistré des jets de grenade ou des tirs par arme à feu, constate encore cette organisation qui relève du Conseil français du culte musulman (CFCM). Les autres actes islamophobes ont ciblé des lieux de culte et des commerces appartenant à des musulmans. Par ailleurs, le nombre de plaintes de musulmans victimes de racisme et de brimades dans leur travail, est en constante augmentation depuis 2014, note encore l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie qui est saisi «en permanence» par des femmes et des hommes victimes de discrimination d’origine institutionnelle, dans l’enseignement, la police, les collectivités locales, la SNCF, etc. «Tout cela se passe sans aucune réaction de la part de la classe politique qui, au lieu de dénoncer une telle dérive, essaie de lui trouver des raisons et parfois alimente même ce climat d’islamophobie par des discours de stigmatisation». L’Observatoire cite quelques exemples d’expressions utilisées par des responsables politiques et les médias français qui attisent cette haine contre les musulmans, tels que «islamo-fascisme», «cinquième colonne», «troisième guerre mondiale», «guerre de civilisation», «fichage des enfants musulmans», «repas de substitution», «nouvelle loi sur le foulard à l’université», etc. «En réalité, conclut l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie, un intégrisme nourrit un autre intégrisme et il ne faut pas s’étonner que des jeunes se sentant exclus, marginalisés, accusés de tous les maux, se radicalisent et vont se faire tuer gratuitement».
Karim Bouali

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