Des ONG marocaines dénoncent la collaboration de Rabat avec les forces d’occupation israéliennes

Les observateurs n’hésitent pas à parler de «connexion» en évoquant les relations qu’entretient le Maroc avec l’entité sioniste, tellement elles sont étroites. Le président américain Obama ne s’est pas trompé de destinataire en s’adressant au roi du Maroc pour lui demander d’agir pour rompre l’isolement d’Israël au sein du monde arabe et faire accepter l’entité sioniste comme partenaire à part entière, au détriment, naturellement, des droits du peuple palestinien victime quotidiennement d’actes criminels de la part de la soldatesque israélienne. Le fait que le gouvernement marocain soit dirigé par l’islamiste Benkirane (du PJD, parti de la justice et du développement), n’a rien changé à la collaboration entre le Makhzen et l’entité sioniste. Les ministres islamistes du gouvernement Benkirane font bon ménage avec les représentants officiels de l’entité sioniste à l’occasion de rencontres internationales. Fin mai, Abdelilah Benkirane, lui-même, a participé à un forum économique, en Jordanie, en s’affichant non loin de l’ex-président israélien Shimon Pérès. Peu après, lors d’une réunion internationale dans la capitale française sur le transport, c’est le ministre délégué chargé des Transports, Mohamed Najib Boulif, qui a côtoyé une délégation israélienne, conduite par Moshe Kamhi, haut cadre du ministère des Affaires étrangères du gouvernement Netanyahu. Les analystes ont toutes les raisons de continuer à présenter le royaume marocain comme un exécutant de la politique israélienne dans le monde arabe et musulman. Le Makhzen n’a pu opposer aucun argument sérieux à cette accusation. En paroles, le gouvernement marocain affirme n’avoir aucune relation commerciale officielle avec l’entité sioniste, mais dans la réalité, c’est autre chose : les affaires vont bon train et le Maroc est classé parmi les premiers partenaires économiques d’Israël en Afrique, à travers une société israélienne ZIM. Dans la population marocaine, il y a un fort courant dans l’opinion, hostile à cette normalisation des relations du Maroc avec Israël. En mai dernier, l’annonce d’une visite de l’ex-président israélien Shimon Pérès au Maroc pour participer à la conférence de la fondation Clinton qui s’est tenue à Marrakech a entraîné la mobilisation d’ONG locales, syndicats et associations professionnelles regroupés au sein d’une «coalition marocaine pour chasser la société de transport maritime sioniste ZIM de notre pays», qui se sont opposés à cette visite. Les associations marocaines qui ont qualifié Shimon Pérès de «criminel de guerre» et de «tueur d’enfants» et appelé à lui interdire l’entrée au Maroc ont finalement réussi à contraindre le dirigeant sioniste à renoncer à sa visite. En même temps, ces ONG ont dénoncé le commerce qui se déroule dans le plus grand secret entre le Maroc et Israël. Dans sa politique étrangère, et particulièrement dans le dossier du Sahara Occidental, le Maroc est fortement lié au lobby sioniste aux Etats-Unis, dans le but de tenter d’influencer les dirigeants américains sur cette question. Des documents confidentiels publiés par le hacker marocain Chris Coleman, dont Algeriepatriotique a rendu compte, ont établi ces relations concrétisées par des visites régulières faites au Maroc, de responsables de l’American Jewish Committee, un lobby juif américain parmi les plus influents outre-Atlantique, et par des rencontres avec le chef du gouvernement marocain et d’autres organisations politiques du royaume. La compromission avec Israël, directement ou à travers le lobby sioniste aux Etats-Unis, n’est pas étrangère à la volonté du Maroc d’empêcher l’aboutissement normal de la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. C’est ce combat perdu d’avance qui pousse également le Makhzen à s’aventurer dans des opérations d’espionnage des institutions de l’ONU, comme le révèlent de nombreux documents confidentiels.
Houari Achouri

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