LFC 2015 : quelle marge de manœuvre pour le gouvernement ?

La loi de finances complémentaire pour 2015 sera discutée ce mercredi en Conseil des ministres présidé par le président Abdelaziz Bouteflika. Un exercice délicat face à une érosion des ressources du pays et des dépenses importantes dont certaines ne pourront pas être réduites au vu des chantiers lancés et ceux programmés dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019. Malgré les réajustements prévus dans le projet de loi qui sera discuté demain, le pays risque de se retrouver dans une situation difficile au vu des chiffres effarants de contraction des recettes d’exportations qui baisseront de moitié à 38 milliards de dollars, selon les prévisions du ministère des Finances, et celles des réserves de change qui perdront encore 10 milliards de dollars pour s’établir au mieux à 151 milliards de dollars, ou encore la contraction du solde du Fonds de régulation des recettes (FRR) dont les disponibilités seront à peine de 2 700 milliards de dinars à la fin de l’année. Selon le projet de loi de la LFC 2015, «la détérioration des cours du pétrole, dont le niveau rend problématique le maintien du niveau actuel de la dépense publique qui s’est accrue en moyenne au cours des trois dernières années de 12%, alors que les recettes ordinaires sur la même période se sont accrues de 10% ne couvrant que 51% des dépenses de fonctionnement». Une situation qui, selon les observations du ministère des Finances, «influe négativement sur les équilibres internes et externes de l’Algérie dans la mesure où l’expansion des dépenses budgétaires au cours des dernières années a conduit à des déficits du Trésor qui pourraient être qualifiés de structurels». La situation du financement de notre économie en rapport avec la demande interne en expansion deviendrait à court terme «insoutenable et les conséquences seraient difficilement maîtrisables dès l’année en cours», estime-t-on encore dans le texte que discutera demain le Conseil des ministres. Une réunion qui aura lieu au lendemain du déplacement en Espagne du Premier ministre, Abdelamalek Sellal, accompagné de plusieurs ministres et hommes d’affaires encadrés par la CACI et le FCE. Un sommet algéro-espagnol censé impulser les investissements espagnols en Algérie. Une énième tentative de l’Exécutif de faire décoller les IDE en Algérie restés minimes tout au long de ces dernières années. En effet, ce volet est resté jusqu’à présent marginal dans la politique du gouvernement qui, malgré ses discours fanfarons et le nombre de délégations étrangères ayant foulé le sol algérien ces dernières années et les sommets organisés en Algérie et dans plusieurs pays partenaires, n’a pas réussi à capter, comme il l’a promis, les investissements étrangers nécessaires à impulser l’économie et créer des emplois.
Meriem Sassi
 

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