Louh : «Les arrestations à Ghardaïa sont conformes à la loi»

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a vivement répondu aux accusations selon lesquelles les services de sécurité auraient opéré des arrestations abusives au lendemain des affrontements meurtriers qui ont secoué la vallée du M’zab. Le ministre de la Justice a assuré que l’enquête sur ces tragiques événements s’est déroulée dans le respect strict des lois de la République, démentant tout abus ou atteinte au droit des personnes interpellées. Tayeb Louh, qui s’est exprimé aujourd’hui dimanche à Alger, a précisé que l’enquête est directement chapeautée par des magistrats. Il a en effet rejeté les accusations infondées proférées contre les services de sécurité, tout en soulignant qu’un premier groupe de personnes interpellées dans le cadre de ces dramatiques troubles qu’a connus Ghardaïa a été jugé et condamné en première instance. Il s’agit d’un groupe de dix personnes condamnées à des peines allant de deux à trois ans de prison ferme pour divers chefs d’inculpation. Un autre groupe de 25 personnes, présentées devant le procureur, verront leurs peines prononcées ultérieurement. Ces personnes ont été toutes interpellées et inculpées pour des faits graves. Outre «l’attroupement armé sur la voie publique», elles ont été poursuivies également pour «possession et utilisation d’armes lors des attroupements» et «outrage et violence contre les forces de maintien de l’ordre». Le ministre de la Justice a aussi confirmé le chiffre de 109 personnes arrêtées au total dans le sillage des troubles de Ghardaïa. Il fait état de la poursuite des enquêtes pour déterminer les circonstances des actes criminels à l'origine de la mort de vingt-trois personnes dans ces événements. Tayeb Louh tente ainsi de rassurer sur notamment le sort de Kamel Eddine Fekhar, arrêté lui aussi dans le cadre de l’enquête sur ces événements tragiques qui ont endeuillé la vallée du M’zab. L’affaire relative au groupe de personnes avec lesquels il a été arrêté n’a pas été encore programmée. Il est actuellement dans sa cellule à la prison de Ménéa. Si Tayeb Louh réagit, c’est parce que les proches de Fekhar et ses collaborateurs au sein du bureau régional de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme l’ont présenté pendant plusieurs jours comme «porté disparu» et puis «menacé dans son intégrité physique». Le ministre de la Justice a ainsi affirmé que toutes les personnes arrêtées sont traitées avec respect conformément aux dispositions juridiques régissant les opérations d’interpellations et de détention. Une manière pour lui de répondre à ceux qui cherchent à rameuter les organisations internationales des droits de l’homme sur le cas de «Fekhar», dont on dit qu’il est en grève de la faim pour «dénoncer les conditions de son incarcération». Les affrontements qui ont coûté la vie à 23 habitants de cette wilaya du Sud se sont produits au début du mois courant dans trois villes, à savoir Berriane, Guerrara et Ghardaïa. Il a fallu d’importants renforts sécuritaires et une intervention de l’armée pour faire revenir le calme dans la région.
Sonia Baker
 

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