Le plus vieux Coran au monde se trouve dans la ville de Sanaa bombardée par l’armée saoudienne

Réagissant à des révélations faites par l’université de Birmingham, faisant état de la découverte, dans sa bibliothèque, de deux fragments d’un Coran rédigé quelques années après la mort du prophète Mohamed (QSSSL), Juan Cole, chercheur américain et professeur d’histoire à l’université du Michigan, affirme que le plus vieux Coran au monde datant des années 640 aurait été retrouvé par une équipe allemande à Sanaa, capitale du Yémen, il y a de cela deux décennies. «Le plus vieux Coran au monde est à Sanaa qui se fait bombarder quotidiennement par l’Arabie Saoudite et je suis pétrifié à l’idée que la bibliothèque où se trouve ce précieux manuscrit ait été bombardée aussi», s’inquiète l’historien. Juan Cole explique que la grande mosquée de Sanaa a été construite par un des compagnons du prophète Mohamed (QSSSL), dans laquelle une chambre, sans porte, a été découverte, détenant une grande quantité de vieux feuillets du Coran. «L’équipe allemande était sûre que certains exemplaires du Coran appartenaient à la fin des années 600, soit la première moitié de la période omeyyade (661-750)», a précisé l’historien. Ce que l’équipe allemande ne savait pas, a-t-il précisé, c’est que l’un des exemplaires retrouvés était un palimpseste, c'est-à-dire qu’il avait été écrit sur le même support qu’un texte plus ancien. Selon l’historien américain, ce manuscrit ne suit pas l’ordre des sourates comme prescrit par le calife Othmane qui régna de 644-656. Pour lui, ce manuscrit pourrait dater des années 640 et «est donc certainement le plus vieux Coran connu jusqu’à nos jours». Exprimant son étonnement quant à l’ignorance de cette découverte par les milieux intellectuels, Juan Cole espère néanmoins que la guerre menée contre le Yémen se terminera au plus vite et en appelle aux Saoudiens pour qu’ils cessent cette agression contre tout un peuple et toute une histoire. «Les gens ont besoin de leur histoire et de leur identité, et c’est un crime de les dépouiller de cela. Les Saoudiens sont fiers d'être les gardiens des deux Lieux saints, la Mecque et Médine. Ils devraient être les gardiens du Coran aussi et cesser de frapper Sanaa». D’aucuns se sont interrogés sur les vraies raisons qui ont poussé l’Arabie Saoudite à infliger un tel massacre au peuple yéménite qui l’endure depuis plusieurs mois. Les Saoudiens ont brandi le danger que représenteraient les Houthis pour les Lieux saints de l’islam, alors que, paradoxalement, c’est un des plus précieux trésors de l’islam qu’ils mettent eux-mêmes en danger.
Mohamed El-Ghazi

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