Obama dérape à Addis-Abeba : «Les jeunes d’Afrique du Nord sont une source d’instabilité et de désordre»

Le président américain s’est une nouvelle fois lâché, en stigmatisant de façon éhontée et méprisante les populations d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – autrement dit le monde arabe –, lors d’un discours au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, ce mardi, où il s’est adonné à une analyse simpliste de la situation que traverse la région. Il a directement mis en garde les pays africains – appartenant à l'Afrique noire –, en leur conseillant d'éviter de suivre l’exemple des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient qui, selon lui, sont loin d’être des modèles de progrès ou de stabilité. Parlant de la place de la jeunesse africaine et de son apport à la dynamique de développement du continent, le locataire de la Maison-Blanche a souligné que «la jeunesse ne sera au service ni au profit de ses pays, qu’à certaines conditions : qu’elle soit instruite, qu'elle ait des emplois et qu’elle jouisse de ses pleins droits et libertés». Et c’est à ce moment de son discours qu’il dérape, en mettant en garde l’assistance composée essentiellement de jeunes issus de pays subsahariens, de ce qui se passe en Afrique du Nord, sans citer de pays précis, mais qu’on peut facilement deviner. «Il nous suffit de regarder le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord pour nous apercevoir qu'un grand nombre de jeunes sans emploi et avec des voix bâillonnées peuvent alimenter l'instabilité et le désordre». Ainsi, pour le président américain, les conflits qui déchirent actuellement une partie du monde arabe sont exclusivement le résultat de dysfonctionnements internes à ces pays. Un constat qui ne résiste pas à la réalité complexe des événements vécus depuis près de quatre ans, que ce soit en Syrie, au Yémen, en Egypte ou en Libye. Du coup, Barack Obama exonère son administration et les gouvernements alliés, européens et moyen-orientaux, de leur lourde responsabilité dans les tragédies provoquées par ces chamboulements. Du soutien multiforme apporté aux différentes milices, au jeu ambigu observé face à la déferlante de l’organisation terroriste dite «Etat islamique en Irak et en Syrie», les soupçons pesant sur l’implication des grandes puissances, Etats-Unis en tête, dans cette destruction programmée du monde arabe n’ont jamais été démentis.
R. Mahmoudi

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