Pétition marocaine pour demander à Google de rayer le Sahara Occidental de la carte

Dans sa tentative d’imposer à l’opinion publique internationale un retour en arrière en falsifiant les données historiques sur le Sahara Occidental occupé par le Maroc, le Makhzen a instruit ses agents pour s’en prendre à… Google. Ils font circuler une pétition pour demander à Google de remplacer la carte du Maroc sur ce moteur de recherche. Ils veulent que le mot «Occidental» soit remplacé par «marocain» et que la ligne qui sépare le Sahara Occidental du Maroc soit supprimée. Google qui se conforme aux cartes officielles de l'ONU devrait donc faire une entorse au droit international pour faire plaisir au Makhzen. Les signataires de la pétition, une petite poignée de quelques centaines de personnes, veulent ainsi faire pression sur ce géant de l'internet pour l’amener à s’inscrire dans la politique coloniale de leur pays visant à perpétuer l’occupation du Sahara Occidental. Ils veulent faire de Google – qui a vocation d’être un moteur de recherche au service des internautes – un instrument politique pro-marocain et le pousser à falsifier les réalités géographiques qui font qu’il y a une frontière entre le Sahara Occidental et le royaume du Maroc, deux pays distincts. En 2013, la même pétition avait été initiée par le Makhzen, pour exiger de supprimer sur les cartes publiées par Google Maps et Facebook la frontière entre le Sahara Occidental et le Maroc. En vain. De son côté, le principal opérateur national Maroc Telecom a longtemps tenté, sous le fallacieux prétexte d’un problème technique, de rendre Google Maps inaccessible aux Marocains. La propagande du Makhzen fait tout pour que le peuple marocain ne connaisse pas la vérité sur le Sahara Occidental bien mise en évidence sur Google Maps par le trait qui montre la frontière du Maroc avec ce pays dont il consacre ainsi l’existence. Le Makhzen est contraint d’avoir l’œil partout pour faire la chasse sur la Toile à tous les indices qui prouvent la reconnaissance, au moins implicite, par les professionnels de l’internet, de la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autonomie et à l’indépendance. Les agents marocains ont été obligés de vite réagir contre l’entreprise technologique américaine Uber qui a placé dans la liste de pays où elle est présente le Sahara Occidental et, pis, avec son drapeau. Uber n’a rien de politique, c’est un simple service de mise en relation d’utilisateurs avec des chauffeurs via une application mobile. Mais le Maroc ne pourra jamais aller à l’encontre du sentiment dominant dans l’opinion publique internationale qui appuie la cause sahraouie, car il s’agit de la dernière opération de décolonisation qui reste à mener en Afrique. Récemment, la vice-présidente de la Commission en charge des affaires étrangères et de la politique de sécurité en Europe, Federica Mogherini, a rappelé que «le Sahara Occidental reste considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies (ONU)». Cela veut dire que les Nations unies ont une responsabilité particulière à l’égard du peuple sahraoui, et doivent le soutenir dans sa volonté d’autodétermination et le protéger contre tout abus, qu’il s’agisse des droits de l’Homme ou de l’utilisation de ses ressources naturelles. Dans ce sens, Federica Mogherini a exprimé le soutien de l'Union européenne (UE) aux efforts de l'ONU pour parvenir à une solution au conflit du Sahara Occidental sur la base de l’autodétermination du peuple sahraoui, ce qui signifie, selon elle, que l’UE n'entend entreprendre aucune action qui pourrait porter atteinte à la démarche de l’ONU. Mme Mogherini a également exprimé son soutien à la résolution 2099 (2013) du Conseil de sécurité des Nations unies qui souligne «l’importance de l’amélioration de la situation des droits humains au Sahara Occidental». Elle a appelé le Maroc à respecter le droit international et la résolution 2218 (2015) du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée le 28 avril 2015.
Houari Achouri
 

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