Benkhalfa : «Nous maintenons la politique des subventions»

Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, décline sa feuille de route pour limiter les dégâts qui pourraient être engendrés par l’effondrement des prix du pétrole. Intervenant aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre affirme que la nouvelle politique financière qu’il entend mettre graduellement en œuvre est axée à la fois sur la réduction de la dépense publique – sans pour autant toucher au budget d’équipement – et la mobilisation de l’argent qui circule en dehors du circuit bancaire. L’opération de la bancarisation de l’argent informel a été lancée au début du mois d’août et le ministre estime qu’elle a bien commencé, sans pour autant donner des chiffres. «Nous ne pouvons pas faire le bilan maintenant. C’est encore très tôt. Nous le ferons dans quatre mois», a-t-il affirmé. Le budget d’équipements, prévu dans le projet de loi de finances pour 2016, s’élève à près de 80 milliards de dollars, a affirmé M. Benkhalfa, selon lequel le maintien de ce budget élevé vise à poursuivre le développement de l’économie nationale. L’investissement, a-t-il précisé, se fera désormais dans le cadre d’un partenariat avec des sociétés et grands groupes étrangers. Le choix d’aller vers des projets mixtes entre Algériens (public et privé) et étrangers est de créer une plus-value qui sera bénéfique pour les finances de l’Etat. Le ministre des Finances affirme que la politique de subvention des produits de large consommation est une doctrine à laquelle l’Etat n’est pas près d’y renoncer. Elle est donc maintenue. En revanche, l’impôt forfaiture va cesser. Et les sociétés de production vont, d’après lui, bénéficier d’un système fiscal incitatif. Cela afin de leur permettre de gagner plus que les importateurs. C’est, pour M. Benkhalfa, une manière d’inciter à l’investissement dans l’outil de production. Le ministre des Finances, qui s’échine à améliorer la liquidité des banques pour qu’elles assurent leur rôle de financement de l’investissement, a précisé qu’il y aura des journées portes ouvertes sur les banques les 10, 14 et 17 septembre. La déclaration fiscale volontaire aussi sera vulgarisée par des cadres du ministère des Finances, a assuré M. Benkhalfa qui estime qu’il est possible de mobiliser entre 1 000 et 1 200 milliards de dinars cette année. Les banques selon lui ont pu capter en 2014 près de 6 000 milliards de dinars. Le ministre des Finances écarte, par ailleurs, l’idée d’une dévaluation du dinar. «Nous travaillons pour consolider la valeur du dinar. Quand notre économie se développe et produit plus, nous importerons moins. A ce moment-là, la valeur du dinar va grimper», a-t-il assuré, lui qui table sur une croissance annuelle de 4,6% en 2016.
Rafik Meddour
 

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