Bouteflika joue ses dernières cartes pour sauver son régime

Par Boudjemaa Selimia – Les observateurs étrangers qui suivent de près l’évolution de la situation politique en Algérie, et les récents bouleversements inhérents à l’emblématique appareil du renseignement, sont unanimes à conclure qu’il s’agit là de signes avant-coureurs démontrant que la guerre des clans au sein du régime a atteint son apogée. Décidément, le bras de fer entre le DRS et le clan présidentiel qui vient de connaître un semblant de dénouement avec le limogeage du patron de ce département, en l’occurrence le général Toufik, et son remplacement par Bachir Tartag, a été remporté finalement par le clan présidentiel, après une confrontation qui a duré plusieurs années. Ce bras de fer qui a pris une tournure inquiétante, ces derniers temps, a failli, il faut le dire, basculer au profit du DRS, notamment après le coup de force ayant visé, semble-t-il, la personne du Président, dirigé apparemment par l’ancien patron de la lutte contre le terrorisme au sein du DRS, le général Hassan aujourd’hui derrière les barreaux, après son interpellation spectaculaire il y a quelques semaines. En tout état de cause, les réactions en provenance de l’extérieur du pays restent mitigées compte tenu du flou qui entoure le fonctionnement des institutions en Algérie, certains considérant que la survie du régime est en soi un gage de stabilité pour le pays, et toute la région, qui fait face à d’énormes challenges sur le plan sécuritaire, ce qui explique, en partie, le soutien indéfectible de certaines capitales occidentales au régime de Bouteflika, alors que d’autres centres d’analyse considèrent que la survie de l’actuelle direction politique qui préside aux destinées de l’Algérie devrait incontestablement être accompagnée par de grands efforts sur le plan économique, pour pouvoir franchir cette étape de grandes turbulences, engendrée, faut-il-le rappeler, par la chute des prix du brut, sinon c’est la rue algérienne qui aura le dernier mot. Les Algériens sont peut-être imprévisibles, mais leur patience a des limites, une explosion de la rue sera cette fois-ci lourde de conséquences, elle entraînera inévitablement l’effondrement de la première République et donnera naissance à la deuxième, la solution finale au drame algérien. Cela étant, la balle est pour l’heure dans le camp du clan présidentiel, mais le pari n’est pas du tout gagné, l’urgence est telle qu’il faudrait agir très vite, car les indicateurs économiques sont au rouge, l’Exécutif dirigé par Sellal ne maîtrise pratiquement rien, ou alors il n’a pas les mains libres pour agir. Il ne propose aucun projet fiable pour la gestion de cette phase de turbulence, sauf le recours à l’endettement, alors que sur le plan politique, la situation est dans une impasse totale.
B. S.
Ndlr :
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