Bouchouareb allume Rebrab : «Vous offrez du neuf aux Français et importez du toc aux Algériens»

Le ministre de l’Industrie et des Mines n’y est pas allé de mainmorte aujourd’hui dans ses réponses à l’industriel Issad Rebrab qui l’accuse depuis quelque temps d’être à l’origine des blocages dont il fait l’objet dans sa volonté d’étendre ses investissements industriels en Algérie. Bouchouareb a accusé Rebrab de «surfacturation» et de «transfert illicite de devises» lors de l’acquisition de l’usine Brandt en France. «Issad Rebrab a trompé le gouvernement lors de l’acquisition de Brandt. Nous avons tout un dossier avec des preuves à l’appui», a notamment déclaré le ministre de l’Industrie qui a dit vouloir «dire toute la vérité au peuple algérien» concernant «la supposée volonté de Rebrab de doter le pays d’investissements». Le ministre accuse carrément Rebrab de vouloir introduire du «vieux matériel, déclaré de surcroît au double de sa valeur, en Algérie pendant qu’il offre du matériel neuf aux Français». S’exprimant en marge du Forum algéro-tunisien organisé aujourd’hui à Djenane El-Mithak, le ministre s’est montré excédé par les accusations de Rebrab, estimant qu’elles sont infondées. Il soulignera que les équipements destinés à une chaîne de lave-linge en Algérie, bloqués actuellement par les douanes, «sont vétustes et (qu)’ils proviennent de l’usine Brandt rachetée en France et au sein de laquelle des équipements neufs ont été installés en réponse à l’exigence de la partie française». Il révélera que l’industriel «a voulu surfacturer les équipements en question en déclarant une valeur de 5,7 millions d’euros», soit le double de la valeur réelle, selon le ministre Bouchouareb qui a, par ailleurs, nié avoir refusé de recevoir l’industriel, arguant qu’il n’a reçu aucune «demande officielle d’audience hormis des tentatives d’intermédiaires d’intervenir en faveur de Rebrab de manière informelle». Un procédé que le ministre dit ne pas accepter car «contraire aux usages de l’administration algérienne». Rebrab avait, à maintes reprises, accusé Bouchouareb de bloquer l’industrie algérienne pour des considérations «idéologiques et régionalistes». Le président du groupe Cevital avait qualifié Abdesselam Bouchouareb de «ministre qui bloque l’industrie algérienne». Le patron de Cevital avait indiqué que le dernier blocage en date concernait «un refus d’autorisation pour l’acheminement d’une chaîne de production de machines à laver dont 70% des équipements sont neufs et devant produire et exporter 400 000 lave-linge à partir de la fin de l’année 2015». Un projet qui devrait générer, selon Rebrab, 80 millions d’euros d’exportations. «La raison invoquée par les autorités, explique-t-il, est liée au fait que les équipements importés englobent 4,5 millions d’euros d’équipements rénovés». Un litige qui dure, selon le patron de Cevital, depuis le mois de novembre 2014.
Meriem Sassi

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