Un attentat fait au moins 86 morts et 126 blessés à Ankara

Samedi matin, une explosion en plein cœur de la ville a fait au moins 86 morts et 126 blessés. Selon l’AFP qui cite les responsables gouvernementaux turcs, il s’agirait d’une attaque terroriste. Les enquêteurs privilégient la piste d’un attentat suicide. L’attaque s’est déroulée devant la principale gare ferroviaire de la capitale, précise l’agence Dogan, où des manifestants pacifistes étaient rassemblés. Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a réagi en convoquant son conseil de sécurité intérieure. Selon des témoins, les deux explosions se sont produites à quelques secondes d’intervalle alors que les manifestants, réunis pour dénoncer la reprise des violences dans le sud-est du pays, commençaient à se réunir. De nombreuses personnes portaient des drapeaux du Parti démocratique des peuples (HDP). Son dirigeant, Selahattin Demirtas, a déclaré devant les caméras de télévision : «Nous sommes face à un massacre très lourd. Une attaque féroce et barbare a été menée. C'est un prolongement ressemblant exactement à ce qui s'est passé à Diyarbakir et à Suruç». Dans une déclaration, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a dénoncé une «attaque haineuse contre (leur) unité et la paix de (leur) pays» et a promis «la réponse la plus forte» contre ses auteurs. Les autorités turques ont très rapidement évoqué l'hypothèse d'un attentat. «Nous soupçonnons qu'il existe un lien terroriste», a confirmé sous le couvert de l'anonymat à l'AFP un responsable gouvernemental. Ces explosions interviennent à trois semaines des élections législatives anticipées du 1er novembre alors que les affrontements, meurtriers et quotidiens, font rage entre les forces de sécurité turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le Sud-Est à majorité kurde de la Turquie.
R. I.