Proposition d’un front de soutien à Bouteflika : le «non» diplomatique d’Ouyahia à Saïdani

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) n’a pas tardé à répondre à l’initiative d’un front national pro-Bouteflika lancée par le Front de libération nationale (FLN). Pour Ahmed Ouyahia, le RND a déjà fait une proposition comme d’autres partis. Commentant l’initiative du FLN dans un communiqué, le porte-parole du RND estime que les formes et les organisations que prendrait ce front restent «secondaires». «Chaque parti a fait une proposition y compris le RND. Cela mûrira avec le temps pour dégager une approche commune», écrit Seddik Chihab, porte-parole du RND, qui réitère dans ce contexte l’entier soutien du parti au chef de l’Etat. «Le RND sera toujours en première ligne pour soutenir le président Abdelaziz Bouteflika et pour appuyer le gouvernement au Parlement», ajoute-t-il dans le même communiqué. Seddik Chihab précise que «dans le soutien de Monsieur le président de la République et dans la défense des intérêts supérieurs du pays, le RND et le FLN sont des alliés stratégiques». Mais par rapport à l’initiative visant à rassembler les forces qui soutiennent le chef de l’Etat dans un front, le RND tient à son projet. Autrement dit, le parti d’Ahmed Ouyahia continuera à défendre sa démarche pour la relance de l’alliance présidentielle qui a accompagné le chef de l’Etat durant plus de dix ans, avant d’éclater dans le sillage du «printemps arabe». En juin dernier, quand Ahmed Ouyahia, également chef de cabinet de la présidence de la République, avait appelé à la reconstitution de l’alliance présidentielle, le secrétaire général du FLN était le premier à exprimer son «niet» à l’offre politique du RND. Aujourd’hui, le parti d’Ouyahia semble lui renvoyer la monnaie de sa pièce en s’accrochant à sa propre démarche. La guerre de leadership est désormais lancée entre les chefs des deux partis au pouvoir. Ahmed Ouyahia refuse ainsi d’être un «suiveur» ou de jouer les seconds rôles. Il l’a bien précisé dans le communiqué. Il affirme que le RND collabore, à chaque fois que cela est nécessaire, avec tous ceux avec lesquels il partage les mêmes positions. Pas uniquement avec le FLN. Se targuant d’être à la tête de la première force politique nationale, Amar Saïdani, lui aussi, refuse d’être un «wagon». «Le FLN est la locomotive de la classe politique. Il est le parti qui gouverne et la force de proposition», avait-il assuré dans une récente sortie médiatique. La guéguerre entre lui et Ouyahia risque ainsi de monter d’un cran, à l’approche des sénatoriales.
Rafik Meddour

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