1988, 1991, 2015 : trois dates, un dénominateur commun

L'arène est trop agitée et il n'est pas question, pour ces jours-ci, de parler de scène politique, sociale ou autre en Algérie. Ce qui, par contre, est presque certain, c'est que nous allons vers quelque chose de «pas bien» pour l'Algérie, et 2016 peut comporter des risques.

L'arène est trop agitée et il n'est pas question, pour ces jours-ci, de parler de scène politique, sociale ou autre en Algérie. Ce qui, par contre, est presque certain, c'est que nous allons vers quelque chose de «pas bien» pour l'Algérie, et 2016 peut comporter des risques.
Si octobre 1988 a été le théâtre d'affrontements entre les centres décisionnels (les réformateurs et les conservateurs du système de pouvoir en Algérie), l'automne 2015, par contre, semble être le théâtre d'affrontements entre l'entourage du Président porteur d'un projet politique bateau, baptisé Etat civil, et le reste des Algériens qui n'y adhèrent pas.
Les rumeurs, les mises à la retraite, les interpellations de ou d'ex-hauts cadres, l'annonce de la réforme des services de renseignement, la sortie du terroriste Mezrag et, dernièrement, celle de M. Rebrab, etc, sont des abcès de fixation et/ou des signaux et des instruments de brouillage, émis par les partisans de l'«Etat civil», avec pour objectif la manipulation des Algériens et la désorientation des analystes. La méthode semble prendre, car si tout le monde est d'avis pour dire que nous allons vers une crise, probablement très violente, on n'arrive pas, cependant, à savoir s'il s'agirait d'une crise de développement (les modalités de distribution des ressources) ou d'une crise de fonctionnement (le système ne peut plus continuer). Ceci ne sera possible qu'après identification des principaux acteurs, des enjeux et du champ d'application.
1988, 1991 et 2015 semblent avoir un dénominateur commun : la France. En effet, Mitterrand avait réussi, en 1988, à convaincre Chadli à composer avec les islamistes et à normaliser avec le Maroc. Sur ce dernier point, il faut se rappeler que Chadli avait agi sans consulter l'armée. En 2015, la France est très présente en Algérie. Hollande poussera-t-il Bouteflika à normaliser avec le Maroc ? Si c'est oui, c'est à quel prix ? Le maintien au pouvoir est-il le prix ? Qu'adviendra-t-il de la stabilité du Sud et du Sud-Ouest du pays ? La mise à l'écart de certains intellectuels de l'ANP (DRS) qui ont à peine 60 ans, semble être un indice qui milite en faveur de l'hypothèse du rapprochement avec la Maroc.
Enfin, au moment où était annoncée, à Skhirat, au Maroc, la formation d'un gouvernement d'union national libyen, notre ministère de la Défense nationale a publié un communiqué annonçant la visite de Gaïd-Salah aux unités de la 2e Région militaire (frontière algéro-marocaine). L'Etat civil a-t-il décidé de se débarrasser de ce dernier, en le piégeant de la sorte ?
L. B.
Ndlr :
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