Crise économique : une soixantaine de députés réclame un débat

Des parlementaires craignent les conséquences de l’aggravation de la crise économique qui secoue le pays. Jugeant les mesures gouvernementales insuffisantes, une soixantaine de députés issus de différents partis de l’opposition exige l’ouverture d’un débat général au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN) sur cette crise économique et les moyens idoines pour y faire face. Initiée par le député du Parti de la justice et du développement, Lakhdar Benkhelaf, cette demande, introduite au bureau de l’APN, a été appuyée par 63 députés appartenant à 18 formations et sensibilités politiques. La demande s’appuie sur, notamment, les dispositions constitutionnelles et notamment l’article 133 mais aussi sur plusieurs articles (65, 66, 67) de la loi organique 02-99 régissant le fonctionnement de l’APN. Selon le communiqué signé par Lakhdar Benkhelaf, il suffit d’avoir 20 députés pour pouvoir exiger l’ouverture d’un débat général sur n’importe quel sujet d’intérêt national au sein de l’APN. Dans le texte d’introduction de la demande, les députés signataires ont brossé un tableau noir de la situation économique du pays, en mettant en avant les indicateurs macroéconomiques, le niveau de la baisse des recettes pétrolières, la faiblesse des exportations, l’absence de l’outil de production national, la poursuite des dépenses de fonctionnement… Ils relèvent la baisse inquiétante des réserves de change qui sont à 140 milliards de dollars et du Fonds de régulation des recettes qui ne dispose actuellement que de 3 000 milliards de dinars, après avoir atteint 7 700 milliards de dinars il y a une année. Ces députés soulignent l’affaiblissement de l’Etat sur le plan financier qui n’augure rien de bon pour l’avenir. Ces députés s’inquiètent ainsi des échos qui leur parviennent sur la réduction drastique des investissements de l’Etat en annulant de nombreux projets d’infrastructures de base indispensables pour l’amélioration de la vie quotidienne des populations, notamment celles de l’intérieur du pays qui souffrent plus du sous- développement depuis des années. Pour eux, la situation est telle qu’elle mérite un vrai débat au sein de l’APN dans le but de pouvoir, ensemble, dégager des idées susceptibles d’aider l’Etat à faire face à cette crise acerbe et éviter le remake des expériences passées.
Rafik Meddour
 

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