Des employés de Djezzy : «On nous renvoie comme des esclaves»

Soixante-dix travailleurs se sont vu signifier leur fin de contrat par l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, a appris Algeriepatriotiqueauprès des concernés. «C’est l’histoire de soixante-dix personnes qui ont tout donné à Djezzy et qui, au final, seront mises à la porte comme des esclaves dont on n’a plus besoin», regrettent ces contractuels qui ont été licenciés sans avoir pu obtenir un quelconque dédommagement, dans un message adressé à notre site. «En 2009, expliquent-ils avec amertume, nous avons été recrutés et avons vécu la grave crise causée par le fameux match de football entre l’Algérie et l’Egypte. Nous avons subi les insultes des clients à longueur de journée, mais nous avons, malgré cela, accompli notre mission avec succès en permettant à Djezzy de retrouver l’image dont cet opérateur jouissait avant ces évènements». Ces travailleurs en voie d’être licenciés affirment que «bon nombre» d’entre eux connaissent aujourd’hui des problèmes d’audition à force de porter un casque sur les oreilles six heures par jour, durant six longues années. «Malgré cela, nous n’avons reçu aucune reconnaissance de la part de la direction. Pis, nous avons, année après année, été contraints de signer des contrats à durée déterminée d’un an pour éviter que nous ouvrions droit à des contrats à durée indéterminée», dénoncent ces victimes qui accusent leur ancien employeur d’avoir «clairement transgressé» le Code du travail. «Aujourd’hui, nous allons être mis à la porte comme des esclaves dont on n’a plus besoin, sans aucune pitié ni indemnité, sachant que parmi nous se trouvent des pères de famille qui payent un loyer avec le maigre salaire que leur octroyait Djezzy», alertent-ils. Ils regrettent d’être restés «passifs durant des années» et disent être décidés, aujourd’hui, à dire «halte à la hogra !» (Déni de droit, ndlr). Ces victimes de cet opérateur qui a défrayé la chronique par les pratiques mafieuses de son ancien propriétaire et son ancien directeur général, les Egyptiens Naguib Sawiris et Tamer El-Mahdi – condamné par la justice algérienne à deux ans de prison ferme mais qui est en fuite –, réclament le droit «d’être considérés comme des employés titulaires d’un CDI et non comme des esclaves qu’on jette à la rue après les avoir exploités». Ils appellent les citoyens à les soutenir et les autorités publiques à réagir.
Karim B.

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