Benamor met en garde contre le risque de nouvelles difficultés

Le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et membre influent au sein du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Mohamed Laïd Benamor, a reconnu, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale, que la situation actuelle est complexe et le risque existe, avec la chute du prix du pétrole, de voir surgir de nouvelles difficultés si cette baisse des revenus de l’Algérie, qu’il considère comme «une aubaine pour diversifier notre économie», ne pousse pas le pays à rebondir, en instituant en urgence les réformes nécessaires et en les concrétisant sur le terrain. C’est la substance de son commentaire sur les défis et les perspectives de l’économie dans la conjoncture marquée par la chute des prix des hydrocarbures, qu’il a livré sur les ondes de la radio à partir de Biskra où il participait à la réunion de la tripartite. Mohamed Laïd Benamor tempère cette note de pessimisme en précisant que les difficultés que rencontre l’économie algérienne sont dues à de faux problèmes et que beaucoup de choses évoluent dans le pays. C’est, du moins, ce qu’il a constaté partout où il est allé sur le territoire national. Il rapporte, des régions qu’il a parcourues, le nouveau langage entendu chez les walis qui, eux-mêmes, dit-il, veulent encourager les investisseurs et demandent à leurs cadres de ne pas les entraver par des considérations bureaucratiques. Ce sont les walis, souligne-t-il, qui recherchent les partenaires. Les walis, selon son témoignage, assurent les opérateurs qui ont des difficultés qu’ils les recevront sans rendez-vous. Pour le président de la CACI, le pari de réussir le rebond économique en Algérie ne réussira que si certains mécanismes économiques, désuets et bureaucratiques, sont revus. A son sens, ces mécanismes entravent fortement les efforts des opérateurs économiques. Il semble indulgent à l’égard du secteur informel et estime que les pouvoirs publics devraient être compréhensifs avec ce secteur qui n’a jamais connu aucune taxe et ne l’a jamais payée. A ce propos, le président de la Caci souhaite un allègement de la fiscalité et la décentralisation de l’administration des impôts pour ne pas imposer à l’opérateur de faire de longs déplacements jusqu’à Alger. Pour étayer son discours, Mohamed Laid Benamor prend l’exemple qu’il dit bien connaître, celui de l’agriculture en citant le cas des wilayas d’El-Oued et de Biskra qui sont des régions agricoles. Il considère qu’il y a là de gros atouts, mais il faut aider l’agriculteur à connaître et maîtriser les circuits de transformation et ceux de l’exportation. C’est ainsi, selon lui, que le secteur agricole pourrait faire grimper sa part dans le PIB de 10% actuels jusqu’à 40%. Mais, pour cela, il faut enlever les entraves bureaucratiques. Le président de la Caci souhaite que le pays ait une vision pour 2020 et 2025, pour que l’on sache où on va aller et comment y aller. Concernant les exportations, il estime que le problème de compétitivité ne se pose pas pour l’entreprise algérienne, et il est optimiste s’agissant de l’objectif de créer de la croissance et de l’emploi. A propos de l’instabilité législative supposée, il répond que c’est la vision qui provoque la croissance et non pas seulement les lois de finances.
H. A.

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