Amar Saïdani ouvre le front de guerre contre le RND et menace les élus mécontents du FLN

Se lançant depuis quelques mois dans une véritable guerre de leadership, Amar Saïdani use de tous les moyens, y compris la menace et l’intimidation, pour atteindre son objectif. C’est ce qu’il a tenté de faire comprendre à ses détracteurs au sein du FLN lors de son meeting aujourd’hui samedi à Annaba. Bombant le torse depuis son retour d’un long congé passé en France, le secrétaire général du FLN veut gagner coûte que coûte la bataille des sénatoriales contre le principal concurrent, à savoir le secrétaire général par intérim du RND. Amar Saïdani, qui cherche à dominer totalement la scène politique nationale, refuse de faire le moindre cadeau à son adversaire politique, Ahmed Ouyahia, qui a réitéré, vendredi, son rejet de l’initiative du SG du FLN pour un front national en faveur de Bouteflika. Et Amar Saïdani sait que tous les élus du FLN ne lui sont pas acquis. Il joue donc sur l’héritage du FLN historique. «Je vous le dis, celui qui donnera sa voix à un autre candidat autre que celui du FLN le payera cher. Il sera traité comme un harki de l’époque coloniale. Car il n’y a pas de différence. Le FLN est le parti qui porte les valeurs de Novembre», lâche Amar Saïdani sur un ton menaçant, lui qui sait qu’il ne jouit pas d’une assise militante qui lui donnerait une légitimité au sein de cet ex-parti unique. Le SG du FLN insiste ainsi sur les élections sénatoriales qui interviendront en décembre prochain. Vaincre le RND est, pour lui, le contraindre à suivre sa démarche politique. C’est pour cela qu’il exige des militants et élus de laisser leurs différends de côté et de mettre au-dessus de tout l’intérêt du parti. Si Amar Saïdani use de menace, c’est pour la simple raison que dans l’est du pays, le RND reste majoritaire aux sénatoriales et que des élus FLN de cette région n’adhèrent pas à la politique ni à la gestion du secrétaire général du parti. Pour convaincre les récalcitrants à rentrer définitivement dans les rangs, Amar Saïdani veille à faire croire que tout ce qu’il fait au FLN n’est que la concrétisation de la volonté du président Bouteflika, qui lui accorde un « soutien total et indéfectible». Ce soutien, il l’arbore comme une menace contre tous ceux qui tenteraient, au sein du FLN, de se dresser sur son chemin. Pour Amar Saïdani, les prochaines sénatoriales seront l’occasion de «confirmer son statut de leadership de la vie politique nationale». «Nous allons à ces élections pour les gagner et dire à nos concurrents et adversaires que nous sommes la locomotive de la politique nationale», a-t-il affirmé lors de son intervention devant les militants de l’est et du sud du pays. Amar Saïdani ne veut donc pas s’avouer vaincu et maintient son initiative politique pour un front national en faveur de Bouteflika. Pour contourner la défection du RND, le SG du FLN invite avec insistance la constellation de nouveaux partis créés récemment à rejoindre massivement sa démarche.
Rafik Meddour

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