L’ex-invité de Mobilis Diego Maradona fête l’occupation du Sahara Occidental à Laâyoune

Les médias marocains exultent. La présence de la star du football argentin, Diego Maradona, dans les territoires sahraouis occupés, est un excellent coup de publicité pour la monarchie marocaine et un sacré coup de poignard dans le dos du peuple sahraoui qui se bat pour son autodétermination depuis quarante longues années. Diego Maradona, qui avait été invité à Alger en décembre 2013, par l’opérateur de téléphonie mobile Mobilis, démontre, à travers sa présence dans la ville occupée de Laâyoune, à l’invitation des autorités marocaines, sa propension au mercenariat et prouve, ainsi, que son déplacement à Alger n’a pu se faire que contre un don sonnant et trébuchant. L’invitation lancée par Mobilis à cette légende de la balle ronde, qui multiplie les frasques depuis qu’il a raccroché les crampons, avait soulevé une vive polémique et une vague d’indignation chez les Algériens qui accusaient cette entreprise relevant du secteur public de gabegie et de dilapidation éhontée des deniers publics. Diego Maradona avait été invité par Mobilis dans le cadre de sa campagne de promotion, à l’occasion du lancement de la 3G en Algérie. Bien qu’ayant assuré n’avoir versé «aucun centime» à l’ancien joueur, les Algériens avaient eu du mal à croire qu’une telle vedette eût accepté de faire un crochet en Algérie sans contrepartie, d’autant qu’il était venu participer au lancement d’une opération commerciale. Les médias marocains rapportent que le déplacement de Maradona au Maroc se serait fait également «à titre gracieux», pour prendre part à une rencontre de football célébrant l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc en 1975, aux côtés de joueurs marocains, africains et arabes, dont Abedi Pelé, Patrice M’boma, Sylvain Wiltord, Basile Boli, George Weah, Gilberto Silva et l’Egyptien Aboutrika. L’ancienne ministre de la Poste et des TIC, Zohra Derdouri, avait cautionné la venue de Maradona en Algérie, défendant ainsi l’opérateur public Mobilis dont «la stratégie de communication (…) repose sur la diversification des événements qui ont un impact fort sur les clients», avait-elle déclaré. Des parlementaires avaient estimé que ledit opérateur «aurait dû faire appel à une personnalité du monde footballistique national et épargner aux Algériens une attitude immorale de la star du football mondial lors de sa présence dans le pays», soulignant la somme «faramineuse» investie pour sa venue. Ce à quoi la ministre s’était contentée de répondre qu’elle avait «retenu la leçon». Aujourd’hui, Diego Maradona danse à Laâyoune, comme pour narguer ses ex-hôtes algériens.
Karim Bouali

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