Hillary et sa poupée Daech
Par R. Mahmoudi – La candidate démocrate aux élections présidentielles, Hillary Clinton, compte poursuivre la même politique étrangère, intrigante et cynique, qui a mené le monde arabe au désastre. Dans un meeting hier dans le New Hampshire, elle annonce la couleur : «Si je suis élue présidente, je ne déclarerai pas la guerre à Daech.» Car pour elle, non seulement un tel projet «exige tout un budget» que les Etats-Unis ne seraient pas prêts de débloquer, mais, en plus, «il faut d’abord faire quelque chose pour mieux comprendre la menace que constitue les groupes extrémistes». Pour exprimer, enfin, sa conviction : «Je ne suis pas sûre que la guerre soit le meilleur moyen pour combattre Daech.» Mais Hillary Clinton ne dit pas quelle serait la solution, selon elle. A première vue, cette déclaration a de quoi choquer. Car venant d’une candidate à la présidentielle la mieux placée de la première puissance mondiale et, qui plus est, en était la cheffe de la diplomatie pendant longtemps, cela risque d’être interprété comme une menace de désengagement majeur dans la région du Moyen-Orient en butte à un déferlement de cette organisation terroriste qui constitue aussi une menace pour les riches monarchies du Golfe, qui sont sous la protection de Washington. Mais en se rappelant les révélations intrigantes sur Daech faites dans son livre Hard Choices (Choix difficiles) paru en 2014, on comprend mieux cette position. Dans ce livre, Hillary Clinton dit clairement que c’est bien l’Administration américaine qui a créé «l’Etat Islamique» dans le but de procéder à un «nouveau partage» dans la région du Moyen-Orient, affirmant que Washington coordonnait avec les Frères musulmans pour créer cet «Etat» dans le Sinaï. Elle ne nous dit pas pourquoi exactement dans ce désert égyptien, mais on sait, au moins, que cette région a toujours constitué une base de lancement des groupes islamistes armés, certainement pour toutes les conditions géostratégiques idéales qu’elle offre. Et ce n’est sans doute pas un hasard si le groupe égyptien Ansar Al-Charia – qui a déjà prêté allégeance à Daech – s’est empressé de revendiquer le récent crash de l’avion russe dans cette région. Clinton doit savoir quelque chose sur cet «accident».
R. M.
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