François Fillon appelle à l’expulsion des imams radicaux et à l’ouverture de centres d’internement

Les premières mesures envisagées par les autorités françaises pour endiguer sérieusement le phénomène du terrorisme islamiste commencent à apparaître timidement à travers des déclarations d’hommes politiques et d’analystes français. L’ancien Premier ministre sous Sarkozy, François Fillon, n’a pas pu cacher son indignation, sur un plateau de télévision, quant à la mollesse – il n’a pas utilisé ce terme, mais il l’a laissé entendre – des responsables politiques français face à la déferlante salafo-terroriste en France, qui multiplie les attentats avec une facilité déconcertante. Pour François Fillon, la décision de la France d’entrer en guerre en Syrie devait être suivie de mesures conséquentes. Il a expliqué que ce choix de la France de prendre part à un conflit armé a péché par une absence de mesures pour faire face au retour de flamme. Il reproche, ainsi, aux décideurs actuels de n’avoir pas préparé le pays à une contre-offensive des groupes terroristes qu’il «combat en Syrie». Pour l’ancien Premier ministre et probable candidat à la présidentielle de 2017, l’Etat (français) doit prendre des mesures drastiques et mener une guerre sans merci contre les radicaux sur le sol français. Il estime nécessaire l’expulsion des faux imams qui prêchent la violence sans qu’ils soient inquiétés par la justice et appelle à l’ouverture de centres d’internement pour éloigner les personnes susceptibles de constituer une menace pour la sécurité. François Fillon n’est pas le seul à reprocher au pouvoir français ses mauvais choix stratégiques. Deux anciens hauts responsables des services d’espionnage et de contre-espionnage français ont déclaré à Algeriepatriotique(lire interviews, par ailleurs) que la France s’est lourdement trompée en s’immisçant dans la politique intérieure de pays étrangers. Yves Bonnet et Alain Chouet regrettent, en effet, que leur pays ait provoqué tout ce désordre en décidant d’intervenir en Libye et en Syrie contre les régimes en place. François Fillon, qui partage cet avis, mais évite de s’exprimer sur ce sujet de façon claire, pour avoir fait partie de l’Exécutif au moment du renversement et de l’assassinat de Kadhafi, a clairement indiqué qu’il fallait que la France et l’Occident aplanissent leurs divergences avec la Russie et associent Bachar Al-Assad à la lutte contre le mouvement terroriste dit «Etat Islamique». L’ancien Premier ministre, qui s’est démarqué de Nicolas Sarkozy, reconnaît, ainsi, l’erreur monumentale de la France qui a concouru au renforcement des groupes islamistes armés dans ce pays et qui subit, actuellement, les contrecoups de son comportement maladroit dans les dossiers syrien et libyen. La récurrence des attentats en plein Paris, l’audace de leurs auteurs qui narguent les services de sécurité français et l’ampleur des dégâts causés par les attaques terroristes pourraient pousser les autorités françaises à recourir effectivement aux mesures énoncées par François Fillon.
Karim Bouali
 

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