Enlevez vos gants !
Par Kamel Moulfi – Le même «expert militaire» français, son nom importe peu, qui racontait des salades sur un plateau d’une chaîne de télévision française, en 2011, pour justifier le plan de Sarkozy d’agression contre la Libye puis de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, est revenu pour livrer un bricolage appelé «analyse», le plus sérieusement du monde, après les attentats de vendredi soir à Paris, et il devait y avoir les mêmes gens crédules pour l’écouter et donner du crédit à ses sornettes. Il n’est pas le seul, quoiqu’il soit peut-être en tête de ce palmarès de «spécialistes», ces éminences grises que les chaînes de télévision s'arrachent pour débiter des âneries ou envelopper des évidences dans des tournures qui font croire à l'invention de la poudre. S’il y en a qui disent à demi-mot que la France s’est complètement fourvoyée en Libye puis en Syrie, aucun n'ose accuser Sarkozy ouvertement d'avoir conduit au désastre actuel, c’est-à-dire à la guerre proclamée par Hollande et Valls en riposte aux attaques de Daech à Paris. Beaucoup de Français savent que c’est la politique étrangère de la France, initiée sous Sarkozy et totalement dépendante de ce qui se décide à Washington, qui est responsable des malheurs qui les frappent et gâchent leur tranquillité, transformant jusqu’à leur mode de vie habituel. Le président syrien, Bachar Al-Assad, a rappelé cette vérité, lui qui avait multiplié les avertissements, sans être écouté, sur le risque de «retour de flamme». La politique française dans le conflit en Syrie a permis aux groupes terroristes d’aménager dans ce pays des camps d’entraînement au maniement des armes et des explosifs, et d’endoctrinement fanatique, pour préparer les kamikazes à commettre leurs attentats dans leur pays d’origine, notamment en France ; c’est ce qui s’est passé vendredi soir à Paris, et qui va, malheureusement, se reproduire, selon les dirigeants français eux-mêmes. Le juge Marc Trévidic, que les Algériens connaissent pour son obsession à coller à notre armée la responsabilité de l’assassinat par le GIA des moines de Tibhirine, a fait récemment un constat qui traduit son désespoir, sur le terrorisme en France : «Nous ne sommes plus en mesure de prévenir les attentats comme par le passé. On ne peut plus les empêcher. Il y a là quelque chose d'inéluctable» (voir article d’Algeriepatriotique du 4 octobre 2015). On n’a pas beaucoup vu ce juge sur les plateaux de télévision. Dommage ! Il aurait peut-être parlé sans mettre de gants.
K. M.
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