Le général Toufik témoigne devant l’opinion après avoir été empêché de le faire devant la justice

Le général à la retraite Mohamed Mediene, ancien chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), n’est pas content du verdict prononcé contre le général Hassan. Il affirme, dans sa déclaration remise aux médias, une première après 25 ans de silence, que l’opération qui a valu au général Hassan l’accusation d’«infraction aux consignes générales» a été menée «dans le respect des normes» et qu’il en a rendu compte aux «moments opportuns». Sa déclaration, dont Algeriepatriotiquea reçu une copie, tient lieu de témoignage dans cette affaire. Il s’en remet ainsi à l'opinion publique après que le tribunal militaire d'Oran a refusé d'écouter sa version des faits en tant que témoin. Il rappelle que le général Hassan était son subordonné et qu’il était chargé d’une «mission prioritaire» et investi des prérogatives lui permettant d’agir, tout en étant suivi «régulièrement dans le cadre réglementaire». Pour employer le jargon courant dans toutes les hiérarchies, le général Toufik «couvre» entièrement son subordonné, le général Hassan, dont il rappelle les qualités mises au service de «la sécurité des citoyens et des institutions de la République». Ces qualités, Maître Mokrane Aït Larbi, avocat du général Hassan, a déjà eu à les rappeler, en se référant à la citation à l’ordre de l’Armée dans laquelle le chef d’état-major de l’ANP a rendu au général Hassan un hommage soutenu le 17 juillet 2011. Me Aït Larbi avait, d’ailleurs, soulevé nombre de questionnements à travers une série d’irrégularités qu’il a dénoncées, notamment le fait que «le procureur militaire n’a pas convoqué le général de corps d’armée Toufik» et que «le tribunal n’a même pas statué» sur sa demande de renvoi pour convoquer ce témoin capital. Il a également évoqué le fait que «les jugements du huis clos et de la condamnation n’ont pas été rendus en audience publique, en violation des principes élémentaires du code de justice militaire et du code de procédure pénale», enfin, «pour charger le général Hassan, la justice militaire a convoqué un grand trafiquant qui fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt et un officier mis à la retraite par l’accusé». Il faut également rappeler les questionnements soulevés par le général Khaled Nezzar, que l’on peut résumer dans le fait que le procès du général Hassan «intervienne à ce moment précis où des turbulences sont constatées au plus haut sommet de l’Etat : la maladie du Président, la course effrénée pour le pouvoir et la lutte des clans». Pour le général Nezzar, la question se pose «en cette période d’incertitudes, de savoir si le général Hassan n’a pas servi d’alibi aux «commandeurs» de cette «mascarade». Le général Toufik estime qu’il ne faut pas s’arrêter aux «questionnements légitimes que cette affaire peut susciter», mais agir vite pour «réparer une injustice qui touche un officier qui a servi le pays avec passion», et pour «laver l’honneur des hommes qui, tout comme lui, se sont entièrement dévoués à la défense de l’Algérie». C’est, visiblement, le sens du message du général Toufik qui, tout en rendant hommage aux médias qui ont «traité abondamment cette affaire en faisant preuve de beaucoup d’à-propos», souhaite que les commentaires que suscitera inévitablement sa déclaration, ne la dévoient pas et ne la détournent pas du but recherché, qui est de casser le jugement rendu par le tribunal d’Oran. Dans le même sens, le général Nezzar avait demandé que le verdict prononcé contre le général Hassan donne lieu à «un recours devant la Cour suprême».
Houari Achouri

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