Sofiane Djilali à Polaschik : ««Les partenaires ne doivent plus soutenir un régime coupé du peuple»

Lors de sa rencontre hier, mardi, avec l’ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, qui a été programmée à la demande de celle-ci, le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, a évoqué la situation politique du pays et expliqué la vision de son parti, qui est aussi celle de la CLTD, pour une sortie de crise, a appris Algeriepatriotique. Mme Joan A. Polaschik s’est interrogée sur un certain nombre de questions d’actualité et sur les perspectives immédiates du pays. De son côté, Sofiane Djilali a défendu l'idée que l'Algérie «doit rester stable dans cette région en plein désordre», tout en soutenant que le pouvoir actuel «alimente lui-même le désordre». A son interlocutrice, Djilali a expliqué que l’opposition algérienne voulait «une évolution sérieuse pour, justement, assurer la stabilité du pays». La diplomate américaine a voulu aussi savoir quels seraient les instruments d'une telle évolution. Le président de Jil Jadid a défendu l'idée que «seules des élections garanties et transparentes à travers une commission indépendante» peuvent mener à terme à un tel résultat. On sait que dans les amendements constitutionnels qui seront soumis bientôt, le pouvoir a prévu l’installation d’une commission indépendante de surveillance des élections, mais l’opposition continue à réclamer une commission avec des pouvoirs lui permettant de contrôler tout le processus électoral. Par ailleurs, Sofiane Djilali a regretté l’attitude des principaux partenaires occidentaux de l’Algérie qui continuent, selon lui, à soutenir un régime «qui n'a plus de liens avec la population», en précisant que les Algériens prenaient très mal la conduite de certains responsables politiques étrangers qui «s’en font parfois les porte-voix» et s’immisçaient dans les affaires internes du pays, et que les Algériens «ressentent du mépris pour ces politiques qui ont besoin d'un régime algérien faible pour en profiter au maximum», rapporte encore Sofiane Djilali. Sur un autre registre, l’ambassadrice américaine a voulu savoir davantage sur Jil Jadid, son projet de société, son programme politique, sa présence sur le terrain…
R. Mahmoudi