Le RCD accuse le groupe des 19-4 de «parasiter» l’opposition

Réuni aujourd’hui en session ordinaire, le secrétariat national du RCD a largement commenté l’actualité politique, en jugeant d’entrée que «la crise de légitimité du pouvoir en place, symbolisée par des luttes ouvertes au sein des institutions, déteint sur toute la vie publique et plombe le fonctionnement habituel de l’ensemble des organes de l’Etat», indique un communiqué du parti. Dressant un tableau noir de la situation économique et financière du pays, le RCD parle de risque de «faillite financière» et dénonce le programme d’austérité proposé par le pouvoir et qui, selon le parti, «pénalise de larges couches de la population et maintenant outrageusement les privilèges des clientèles et du train de vie de l’Etat». «Plus grave encore, ajoute le communiqué, le choix d’opérer des coupes sombres dans les investissements publics et l’annulation de projets structurants déjà programmés hypothèquent pour plusieurs années le retour à une croissance économique et l’atténuation du problème du chômage qui touche particulièrement la jeunesse». Au plan politique, l’exécutif du RCD s’attaque sans le nommer au groupe dit des «19-4». «Des acteurs politiques éjectés des centres de décision, lit-on encore dans le communiqué, polluent la scène médiatique pour à la fois sauvegarder leur influence et brouiller le combat de l’opposition pour l’avènement d’une transition démocratique.» Evoquant indirectement la lettre de l’ex-patron du DRS, à propos de la condamnation du général Hassan, le RCD estime que «l’interpellation publique et sélective de la justice par des notables du système suggère en filigrane que jusque-là l’appareil judiciaire fonctionnait selon les normes édictées par le droit». Pour le RCD, «tous les citoyens algériens doivent être égaux devant la loi». Il rappelle, à cet effet, le sort réservé aux patriotes, aux centaines de cadres livrés à «une justice implacable et instrumentalisée». Sur un autre registre, le secrétariat national du RCD considère que «les préparatifs pour une énième Constitution ne peuvent passer sous silence» et que toute «Constitution pérenne doit émaner, non pas de consultations restreintes et obéissant à des calculs de pouvoir, mais d’un consensus issu d’un large débat public qui traduit l’aspiration de la majorité du peuple algérien à édifier un Etat moderne, démocratique et social». Sans se prononcer de façon formelle sur l’avant-projet qui sera soumis bientôt, le parti de Mohcine Belabbas estime que «l’élaboration de ce texte fondamental doit avoir pour objet de garantir l’équilibre des pouvoirs et l’indépendance de la justice, la promotion de la citoyenneté, la sécurité nationale et l’ouverture sur l’espace nord-africain. Il serait vain d’imposer à la nation des référents et des visions aussi iniques que sectaires», conclut le communiqué.
R. Mahmoudi

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