Bouakouir dénonce «un nouveau coup de force constitutionnel»

Samir Bouakouir, ancien premier secrétaire du FFS, a vivement réagi à l’annonce de l’approbation de l’avant-projet de la révision constitutionnelle. Saisissant ce moment d’émotion autour de la mort du chef historique et grande figure de l’opposition algérienne, Hocine Ait Ahmed, Samir Bouakouir invite ainsi les forces de l’opposition à poursuivre le combat de Si L’Hocine qui s’est dressé contre la première «forfaiture» constitutionnelle au lendemain de l’indépendance. «Le coup de force constitutionnel dénoncé par Aït Ahmed en 1963 est en passe de se reproduire une nouvelle fois», écrit-il, ajoutant que «comme un ultime affront à celui qui a fondé le FFS pour s’opposer au putsch contre l’Assemblée constituante, le régime actuel s’apprête à faire avaliser une Constitution à main levée par un Parlement dominé par une majorité prédatrice, comme il l’avait fait jadis dans une salle de cinéma par un congrès du FLN». Samir Bouakouir affirme qu’«un projet de cette importance aurait exigé un dialogue national dans un contexte de rétablissement des libertés publiques, condition préalable à l’élaboration du plus large consensus». Pour cet opposant politique, «une Constitution, loi suprême d’une nation, doit en effet sanctionner un ordre politique démocratique. Elle ne l’anticipe, ni le crée. Une Constitution légitime, incontestée et incontestable, est le résultat d’un processus démocratique. Elle doit refléter l’état réel des composantes politiques, économiques, sociales et culturelles de la nation et non pas un quelconque rapport de force au sein des appareils du pouvoir». Bouakouir parle d’une histoire qui se répète. «Comme en 1963, le régime viole de nouveau la conscience nationale, méprise la souveraineté populaire et programme ainsi la déchéance nationale», dénonce-t-il, estimant que «les patriotes où qu’ils soient doivent refuser ce nouveau coup de force». «Les forces d’opposition présentes au sein du Parlement ne doivent en aucune manière légitimer cette nouvelle mascarade», soutient Bouakouir, pour lequel «l’intérêt national passant avant l’intérêt partisan, ils doivent retirer leurs députés et organiser la résistance politique pacifique». Il s’agit aussi, pour lui, de rendre hommage à Si L’Hocine qui avait, dès 1963, dénoncé un «coup de force antirévolution».
Sonia Baker
 

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