Sans le citoyen

Par R. Mahmoudi – Un nouveau «conseil restreint» sous la présidence du chef de l’Etat pour examiner l’avant-projet de révision de la Constitution, mais encore une fois, rien de vraiment capital dans ce qui a été décidé. Rien qui puisse changer la vision des Algériens sur ces réformes politiques qu’on leur promet depuis des lustres. On a l’impression que ce conseil se réunit plutôt pour combler un vide politique ou, plus précisément, pour suppléer une vacance de pouvoir perceptible à tous les niveaux de la décision politique. C’est l’occasion pour le Président, absent de la vie publique, d’apparaître devant les caméras et de prouver sa «pleine capacité» de diriger les affaires de l’Etat. Car, dans le fond, toute cette mystification entretenue sur la révision de la Loi fondamentale contraste avec la façon même dont ce projet est présenté et sera soumis demain pour adoption. D’abord, on sait désormais que l’adoption passera par voie parlementaire. C’est ce que laisse clairement entendre un passage du communiqué de la Présidence qui indique que la révision en question «n'affecte d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions». C’est dans l’article 176 de la Constitution. «Lorsque de l'avis motivé du Conseil constitutionnel, un projet de révision constitutionnelle ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'homme et du citoyen, ni n'affecte d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, le président de la République peut directement promulguer la loi portant révision constitutionnelle sans la soumettre à référendum populaire si elle a obtenu les trois quarts des voix des membres des deux chambres du Parlement». Cela dit, cette même Constitution n’interdit pas a priori au chef de l’Etat de soumettre un projet, aussi minime soit-il, au suffrage populaire. Pourquoi donc avoir opté pour cette voie ? Pourquoi exclure le citoyen d’un débat qui est censé porter des préoccupations qui le concernent en premier chef ? Pourquoi le priver d’une participation à la vie nationale et l’éloigner davantage de la chose politique, à l’heure où on se plaint de la dégénérescence de la classe politique et des périls qui menacent la cohésion nationale de toute part ?
R. M.

Comment (11)

    TheBraiN
    31 décembre 2015 - 8 h 50 min

    On amuse la galerie le temps
    On amuse la galerie le temps que les cours du pétrole remontent plus ou moins la rude pente !

    Anonyme
    29 décembre 2015 - 22 h 03 min

    Pourtant, nous sommes le
    Pourtant, nous sommes le premier pays à avoir arracher son indépendance par une lutte populaire, mais la suite n’a plus rien de populaire, malgré la dénomination: République Algérienne Démocratique et Populaire.
    « La Tunisie est un État à caractère civil, basé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la primauté du droit », article 2 de la constitution tunisienne, adoptée le 28 janvier 2014.

    Si cet article est convenablement appliqué, la Tunisie inaugurera alors la phase de la démocratisation de ses institutions. Cela dit, bien que cette démocratie ait besoin d’être consolidée, pour un scrutateur de la scène politique tunisienne, il n’y a pas de raison pour que cette voie n’aboutisse pas. En effet, malgré un chemin truffé d’embûches, les représentants du peuple tunisien ont réussi, dimanche dernier, à concrétiser le rêve de tous les peuples vivant sous les dictatures.

    Ainsi, après un règne sans partage de Benali, en réussissant à maintes reprises à éviter le chaos, la Tunisie devient le premier pays nord-africain à aller jusqu’au bout du processus démocratique. Bien que l’Algérie ait pu le faire en 1963, les propensions dictatoriales de ses chefs de l’époque ont renvoyé sine die ce rendez-vous avec l’histoire. Mais, là c’est une autre affaire. Pour traiter ce sujet, il faudra lui consacrer un sujet à part.

    Anonyme
    29 décembre 2015 - 21 h 35 min

    En règle générale, notamment
    En règle générale, notamment dans les pays où le pouvoir réel est détenu par le peuple, les éventuelles modifications du texte fondamental conduisent à renforcer davantage le contrôle du peuple sur les institutions. Hélas, en Algérie, depuis l’indépendance, le pouvoir s’exerce en dehors du peuple. Du coup, l’annonce de la nouvelle révision constitutionnelle ne suscite pas d’engouement particulier dans la société. Et pour cause ! Bien qu’on puisse épiloguer sur les motivations de chaque président, depuis l’élaboration de la constitution en 1963 [un texte rédigé, pour rappel, en dehors de l’hémicycle] à celle 2016, ces textes ne visent qu’à renforcer, de façon considérable, les prérogatives du chef de l’État au détriment des contre-pouvoirs.

    Sigma
    29 décembre 2015 - 20 h 01 min

    PAR LE CLAN ET POUR LE CLAN
    PAR LE CLAN ET POUR LE CLAN

    Sigma
    29 décembre 2015 - 19 h 51 min

    Ce n’est pas une constitution
    Ce n’est pas une constitution pour les Algériens, mais contre les Algériens.
    Le processus de vengeance contre les Algériens entamé en 1999 continue et va à être pernicieusement institutionnalisé pour devenir pérenne et agir après la mort de qui vous savez. C’est la haine post mortem.

    mohamed el Maadi
    29 décembre 2015 - 15 h 26 min

    La seule chose qui aurait pu
    La seule chose qui aurait pu sauver l’algérie était un coup d’État .Cette option malheureusement ne se fera plus au pays et pour cause tout le monde trouve son intérêts dans une Algérie dévoyé et soumise à l’étranger.Le pouvoir algérien à eu des garanties que le monde occidental n’interfera pas dans leur affaire en contre partie les intérets occidentaux en Algérie seront préservé. Le peuple ou le citoyen n’a pas le droit de cité dans cette Algérie dictatorial ou l’oligarchie cosmopolite à assis son pouvoir et pour longtemps.Ils font leur bouillabaisse entre eux étant donné qu’ils ont les mains libres sans opposition crédible.

    New kid
    29 décembre 2015 - 14 h 00 min

    Verrons-nous les promesses de
    Verrons-nous les promesses de la révolution, écrites par le sang d’un million et demi de chouhadas enfin se réaliser. Non !
    Un peuple conscient de son histoire et de ses responsabilités, un peuple qui reconnaitra les capacités de ceux qui prendront le gouvernail. Un peuple meurtri par la corruption et les surenchères politiques des vautours, un peuple qui ne demande qu’un travail et d’élever ses enfants dans l’honnêteté, un peuple qui demande une justice pour tous et enlever la notion des passes droit tyrannique. Un peuple qui ne demande qu’un père qui considèrera tous ses enfants égaux, ou tous vivrons en harmonie. Un peuple ou le fort aidera le faible, ou tous mangeront à leur faim.
    Kitrompeki ? Restez sage pour monter au paradis ! La vérité vous sera enfin révélée ! Les « crapulaires » seront en enfer !
    Est-ce trop que de demander le respect et la communication claire et authentique. Enfin de vivre en paix ou les droits de tous seront garantis et les transgresseurs punis. Un avenir ou le pouvoir sera partagé pour le bien de tous et un avenir meilleur pour tous les enfants de l’Algérie.
    Hélas, cette constitution proposée est comme un figuier sur le bord de route ou tous les voleurs viennent remplir leur panse et vomir sur le peuple. Cette république populaire a été confectionnée par les professeurs de la shkara pour le bien des bénis amiss (sans oublier les béni oui oui) et sa clientèle. Le peuple est étranger et s’il venait à sortir el matrague les attend à chaque coin de rue !

    Anonyme
    29 décembre 2015 - 12 h 57 min

    Ils n’ont pas les capacités

    Ils n’ont pas les capacités intellectuelles suffisantes pour faire un travail de professionnel pour bâtir l’Algérie. Un Drebki qui est leur porte parole.

    C’est une vraie constitution de la chakara aux chakaristes.

    lhadi
    29 décembre 2015 - 12 h 21 min

    L’Algérie a besoin d’un homme

    L’Algérie a besoin d’un homme d’Etat qui prend l’engagement, devant le peuple, de respecter, d’une part, scrupuleusement la constitution algérienne afin que la longévité de celle-ci devienne la synovie d’un Etat fort, et d’autre part, inscrire dans sa feuille de route, la souveraine volonté de mettre en oeuvre l’architecture d’une gouvernance d’union nationale et populaire de compétences qui sache allier la conscience révolutionnaire à l’efficacité du monde moderne.
    .
    Le Florentin d’Alger, stratège politique, ô combien coriace, ne peut être déstabilisé par la monodie des soliloques incultes qui sont hors des clous de la maîtrise du temps et de l’art du détachement qui sont la marque d’un authentique homme politique.

    .
    La politique est un combat qui n’est pas fait pour les temps héroïques, mais qui offre au pays une chance durable d’équilibre et de stabilité.
    .
    Par conséquent, on ne descend pas dans l’arène politique sans un sens de l’Etat et une intelligence politique indiscutable pour s’identifier à l’autorité souveraine que la constitution octroie, sans la capacité à dépasser les clivages idéologiques, à incarner l’Algérie dans toute sa diversité et à rassembler le peuple algérien dans son entier.

    .
    Je suis ouvert à une escrime des idées avec les petits marquis de la république afin de mettre à nu cette politique qui, sous la tutelle de la finance internationale, privilégie le talon épargne que la valeur travail alors que la stagflation (chômage avec inflation et manque de croissance), ainsi que l’hyperinflation (plus de cinquante pour cent) dans le panier de la ménagère, empoisonnent la vie quotidienne de nos concitoyens.
    .
    Nous devons éclairer nos concitoyens sur les dangers que peut générer cette politique qui exporte les hydrocarbures en monnaie faible (dollars) et importe, pratiquement tout, en monnaie forte (euros).
    .
    Disséquer cette politique qui, sous toutes les mandatures, dévalua la monnaie nationale parce que l’économie productive est atone et comme d’habitude, sous perfusion, déprécia la valeur du dinar à cause du déficit budgétaire chronique.
    .
    Tout les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge et, laissent à penser que cette politique qui fait l’impasse sur l’émergence des idées et la libéralisation des talents, est une mauvaise politique.
    .
    Fraternellement lhadi
    ‘([email protected])

    TheBraiN
    29 décembre 2015 - 9 h 11 min

    Même en France , ils font
    Même en France , ils font pareil !

    MDR

    keze
    29 décembre 2015 - 8 h 17 min

    Oui le peuple n’existe
    Oui le peuple n’existe plus.Il est représenté par les députés de la chakara qui voteront le projet de constitution sans hésitation, même avec force comme ça a été pour la LF 2016.
    Quand au référendum populaire, on se prémunit du risque de rejet par le peuple de ce projet.
    A mon avis, le pouvoir dépasse toutes les limites acceptables, pendant ce temps le peuple croise ses bras inactif et attendant le chaos.

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