Les actes et menaces islamophobes ont augmenté de 222% en France durant l’année 2015

Les chiffres de l’Observatoire contre l’islamophobie sont alarmants. Le terrorisme islamiste qui frappe en France depuis l’apparition du mouvement Daech au lendemain de l’invasion de l’Irak, de la provocation par l’Occident de la guerre civile en Syrie et de la dislocation de la Libye, a provoqué une recrudescence de la xénophobie et du racisme en Europe. En France, l’Observatoire contre l’islamophobie a recensé 429 actes antimusulmans, contre 133 pour l’année 2014. Ce chiffre comprend 104 actions contre 55 l’année précédente, soit une augmentation de 90%, et 325 menaces contre 78 en 2014, c’est-à-dire une évolution impressionnante de 316%. «C’est la première fois depuis la mise en place de l’Observatoire contre l’islamophobie en juin 2011 que les chiffres des actes islamophobes ont atteint un tel sommet», note un communiqué de cette organisation adressé à notre site. L’Observatoire, qui «déplore cette progression constante et inquiétante» des actes antimusulmans, relève que cette dernière a été constatée depuis janvier 2015, «suite aux évènements tragiques et dramatiques» qu’a connus la France «lorsque le pire a été atteint avec 1 171% d’augmentation par rapport à janvier 2014». Après une légère accalmie en août et septembre 2015, les actes ont repris leur progression après les attentats du 13 novembre dernier. Ce qui a changé également dans les actes antimusulmans, c’est la violence avec laquelle ils sont commis, souligne encore l’Observatoire présidé par Abdallah Zekri. «Cette implosion des actes antimusulmans, explique-t-on, ne peut être due qu’aux actes terroristes». L’Observatoire souligne, néanmoins, que lors de la fusillade meurtrière du Bataclan, ce sont des Français de différentes confessions – musulmane, juive et chrétienne – qui ont été assassinés. «En tout état de cause, cela ne peut, en aucun cas, justifier ce sommet de haine ou de vengeance à l’égard des musulmans qui ne sont ni responsables ni coupables des actes terroristes qui ont endeuillé la France, car ils ont été commis par des criminels qui se revendiquent, hélas !, de l’islam», regrette l’Observatoire contre l’islamophobie qui évoque deux autres types d’actes antimusulmans : les discriminations et la haine via Internet. «L’Observatoire est saisi en permanence, depuis l’année dernière, par des musulmans victimes de discrimination d’origine institutionnelle, dans l’enseignement, la police, les collectivités locales, la SNCF, etc.», indique l’organisation qui qualifie cela de «racisme». L’Observatoire dénonce également la «propagation de mensonges envers les musulmans et l’islam», à travers les réseaux sociaux. «Il y a une forte inquiétude devant cette diffusion massive et invisible», souligne l’Observatoire qui estime que «cette islamophobie vise la peur, la violence, les préjugés et la discrimination». L’Observatoire contre l’islamophobie interpelle les hommes politiques français qu’il exhorte à «s’exprimer sur la question de l’islamophobie» et appelle la presse à «dénoncer cette haine de l’autre» et les responsables des autres religions à faire preuve de «plus de solidarité». «Il n’est plus possible d’entendre et d’accepter que des hommes politiques, pour chasser sur les terres de l’extrême droite, disent que l’islam est incompatible avec les valeurs de la République», s’insurge le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, désapprouvant, dans ce sillage, «une hystérie généralisée d’une certaine classe politique qui considère que les maux de la France viennent des musulmans et de l’islam».
Lina S.

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